Le projet de métro de Québec 21 est « moins solide que des playmobils », dit Bruno Marchand

Bruno Marchand et des candidats devant l'hôtel de ville de Sainte-FoyCrédit photo : Sophie Williamson.

Le chef de Québec Forte et Fière, Bruno Marchand, y est allé d’une attaque en règle contre le projet de métro-léger de Jean-François Gosselin mardi matin. Selon lui, la proposition de Québec 21 manque de nuance, et surtout elle omet de donner l’heure juste aux citoyens en ce qui concerne les coûts, les délais et les impacts du projet.  

Par Gabriel Côté

« On nous dit un paquet de faits qu’on nous présente comme des vérités sans nuance. L’impact durant les travaux, on nous dit que ce sera ‘’minime’’; les arbres abattus, on nous dit que ce sera ‘’zéro’’ ; le nombre de rues éventrées, ‘’zéro’’ ; le coût, ce sera même moins cher que le tramway, – on parle de 3G$ ; la vitesse, 40 km/h. On nous annonce des choses avec certitude, comme s’il n’y avait aucune autre façon d’envisager la situation », a soupiré Bruno Marchand. 

Justement, le chef de Québec Forte et Fière a voulu dévoiler au grand jour une autre manière de considérer la proposition de Québec 21, afin d’éviter que Jean-François Gosselin continue de « jouir d’une free ride », d’un tour gratuit. 

Les délais

Alors que M. Gosselin soutient qu’il réalisera son projet dans les mêmes délais que ceux qui sont prévus pour le tramway, M. Marchand estime que « même dans les meilleurs conditions », il serait impossible de livrer un métro-léger à Québec avant octobre 2031, soit 3 ans plus tard que le tramway. « Québec peut-il attendre 3-4 ans de plus dans les travaux ? Peut-on attendre 3-4 ans de plus dans un contexte de pénurie de main d’oeuvre », a demandé le candidat à la mairie.

« On dit à M. Gosselin qu’il a le droit de croire au métro, mais pas avec les faits qu’il nous donne. Il y a des projets de playmobil qui sont plus solides que son projet », a-t-il ajouté.

Les coûts

Pour ce qui est des coûts, M. Marchand considère qu’ils sont « largement sous-estimés » par M. Gosselin, quand il jette un coup d’œil à ce qu’il en a couté pour réaliser des projets similaires à Ottawa, Toronto et Montréal. Pendant que M. Gosselin maintient que son projet coûtera 3G$, M. Marchand estime que seul le tunnel à lui seul coûterait 4,83G$, soit 60% de plus que ce qui est prévu par Québec 21, et 1,5G$ de plus que le projet de tramway dans son ensemble.

« Et là, on ne parle que de l’estimation pour creuser le tunnel. On n’a pas le matériel roulant, on n’a pas la portion trambus, on n’a rien desservi dans les arrondissements. »

Pour l’ensemble de la proposition de Québec 21, le montant s’élèverait selon M. Marchand à près de 6,3G$, soit près du double du projet de tramway. Il a aussi martelé qu’il est irréaliste de croire que le gouvernement acceptera ces coûts supplémentaires sans dire un mot. 

« Et il ne faut pas oublier que les coûts supplémentaires ont un impact sur le gouvernement et sur les citoyens. Est-ce que Montréal concèdera le 800 M$ qu’il a concédé dans son budget pour le tramway ? Comment M. Gosselin fait pour être sûr de ça ? Qui va payer le pourcentage supplémentaire pour le gouvernement du Québec qui s’attend, dans les projets d’infrastructures, à ce que 10% des coûts soient financés par les villes.

Les impacts sur les citoyens

Enfin, le candidat à la mairie a fait valoir que les impacts des travaux nécessités par le métro VALSE sur la population pourraient être plus importants que ce que fait miroiter Jean-François Gosselin. À côté de lui, des images de trous béants au milieu de la chaussée défilaient sur un petit écran. Il s’agissait de photographies prises pendant des travaux pour implanter des métros légers. 

« Ce n’est pas vrai qu’il n’y aura pas d’impact sur les citoyens (…). Il y aura des trous à chaque 30 mètres sur la chaussée publique. Si on décide de mettre les stations en périphérie, des expropriations et des coupes d’arbres seront nécessaires. Sinon, il faudra éventrer René-Lévesque. M. Gosselin, dites la vérité aux gens! », a lancé Bruno Marchand.     

Le pari de la nuance

En donnant ainsi allègrement des coups de marteau dans le projet de Jean-François Gosselin, Bruno Marchand prend le risque de subir le sort de l’arroseur-arrosé. En effet, les critiques dirigées vers la proposition de métro-léger pourraient l’être aussi, en sens inverse, contre le projet de tramway. Il s’agit de deux chantiers majeurs, tout aussi susceptibles l’un que l’autre de dépassement de coûts, de non-respect d’un échéancier, d’imprévus ayant un impact plus grand sur la population que ce qui était anticipé. En conséquence, des citoyens pourraient en venir à penser qu’au fond, ni l’un ni l’autre des projets ne convient, et qu’il vaudrait mieux tout simplement ne rien faire. 

Or, Bruno Marchand considère qu’il vaut mieux être transparent et en appeler à l’intelligence des citoyens.

« J’aime mieux prendre les citoyens où ils sont, dans leur intelligence, et leur dire : ‘’voici les faits’’. Le tramway a dans sa construction des risques, il n’est pas parfait lui non plus. Mais ce qu’on a comparé, ce sont des pommes avec des pommes. Donc s’il y a des délais sur le tramway, il pourrait y en avoir aussi beaucoup sur le métro. Quand on compare les deux on voit bien l’avantage qui appartient au tramway. Le projet est déjà avancé, les délais sont plus courts, les coûts sont moins nombreux, les effets sur les citoyens sont connus. Donc, pour nous les avantages dépassent largement les inconvénients, vu l’effet que le tramway aura sur Québec, sur la mobilité. Et aussi, on a l’argent et la capacité de mener ce projet là à termes », a expliqué le candidat à la mairie. 

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