Des arbres coupés pour créer des stationnements

Un aperçu des arbres qui sont menacés. Cette photo a été publiée sur Facebook par la citoyenne Vicki Plourde (courtoisie).Un aperçu des arbres qui sont menacés. Cette photo a été publiée sur Facebook par la citoyenne Vicki Plourde (courtoisie).

L’an prochain, la Ville prévoit couper des arbres dans le jardin communautaire Saint-Roch, près de l’école Des Berges. Ceux-ci devraient être abattus pour faire place à des stationnements attenant à une copropriété, en lien avec la venue du futur tramway. Des citoyens et le conseiller municipal de Saint-Roch-Saint-Sauveur s’insurgent de cette situation.

« Ces arbres seront abattus (…) pour faire place à des stationnements. Il s’agit de peupliers de très grande envergure qui sont des parasols pour la cours d’école Des Berges puisqu’il sont au sud-ouest de la cour dans (le jardin communautaire) de Saint-Roch. Comme vous le savez, le tramway passera dans les stationnements de la copropriété des Berges et leur stationnement sera relocalisé dans la moitié du jardin communautaire. Il y a déjà une entente de principe entre la Ville et la copropriété. Bien que l’on comprenne que ces copropriétaires aient droits à leur stationnement, nous pensons qu’il est possible de conserver les arbres en amputant de deux à trois cases du projets de 45 cases de stationnement », a déploré Vicki Plourde, sur Facebook, dans le groupe Comité citoyen de Saint-Roch — Ville de Québec.

« Vous vous souvenez, trois arbres matures sur quatre ont été coupés cet été au sud de la cour d’école. Les enfants méritent mieux qu’un nouvel îlot de chaleur collé sur leur cour. La pollution de l’air dans le secteur et les immenses îlots de chaleur qui composent leur environnement doivent être combattus », a poursuivi Mme Plourde sur le réseau social.

« Il est très facile pour la Ville de donner tout ce que veulent les résident qui seront très impactés par l’arrivée du tramway. Mais personne ne songe à représenter l’intérêt des enfants dont la majorité sont dans des situations de vulnérabilité et en déficit de représentation. Nous ne demandons pas la lune, nous demandons simplement que la Ville applique son propre cadre de réglementation qui supposément “reconnaît la valeur des arbres dans le milieu urbain, ainsi que l’importance de tenir compte des arbres dans la planification et la conception de tout projet” », a enchaîné la citoyenne engagée.

Jointe par Monsaintroch, le 9 septembre, Vicki Plourde déplore que trois arbres aient déjà été abattus plus tôt et que les travaux en vue du futur tramway dérangent la cour d’école.

Une action symbolique regroupant des parents et des enfants de l’école Des Berges aura d’ailleurs lieu aux abords de l’établissement scolaire, le lundi 13 septembre, à 17h. Elle marquera l’opposition à la coupe d’arbres et à la perte de canopée dans la cour d’école, dit Mme Plourde.

Le projet de la Ville

Nous avons contacté la Ville de Québec afin d’en savoir davantage sur la situation et les futurs travaux. Ceux-ci pourraient avoir un impact sur six arbres, dont trois qui seront transplantables, selon la municipalité.

« L’insertion du tramway dans l’axe de la rue du Chalutier, à proximité de l’École des Berges, entraîne certains impacts sur les copropriétés riveraines, dont la perte d’espaces de stationnement. Depuis un an, la Ville travaille avec les représentants des quatre syndicats de copropriété concernés pour établir des solutions de remplacement. Des rencontres sont en cours avec les copropriétaires du secteur pour récolter leurs commentaires et leurs préoccupations », a répondu David O’Brien, porte-parole à la Ville de Québec, dans un courriel adressé à Monsaintroch le 8 septembre.

« Plus spécifiquement, les travaux de réaménagement en bordure de l’école des Berges pourraient impliquer des impacts sur six arbres, dont trois ont été identifiés comme transplantables. La Ville de Québec est très sensible aux préoccupations soulevées par les résidents du secteur concernant la canopée et continuera de travailler pendant l’automne avec les groupes impliqués pour raffiner le concept de réaménagement développé, rien n’est donc encore définitif », a poursuivi M. O’Brien.

« La Ville rappelle que la protection des arbres est sa priorité. Toutefois, si la protection n’est pas possible, des options seront envisagées pour accroître la végétation. Rappelons que la Ville s’est engagée à planter deux arbres pour chaque arbre abattu dans le cadre du projet du tramway. Elle a aussi bonifié sa Vision de l’arbre avec l’objectif de planter 100 000 nouveaux arbres sur son territoire d’ici 2027. De plus, la Ville s’est dotée d’une stratégie de végétalisation dans le cadre du projet du tramway qui fait partie des lignes directrices de design et d’aménagement du projet », a ajouté le porte-parole.

« Pour les travaux de réaménagement du stationnement en bordure de l’école et du jardin communautaire Saint-Roch, la période visée est l’automne 2022 », a conclu M. O’Brien.

Un conseiller réagit

Le conseiller municipal de Saint-Roch-Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance, compte intervenir pour empêcher la coupe de ces arbres « en pleine santé », dès le 21 septembre, lors de la prochaine séance du conseil municipal. Il compte alors déposer un avis de proposition pour bloquer cette situation.

Pour l’élu, qui sollicite un nouveau mandat sous la bannière de Québec forte et fière, la Ville ne respecte même pas sa propre réglementation en matière d’arbres, a-t-il indiqué à Monsaintroch, lors d’un entretien téléphonique, le 8 septembre.

Alors qu’en 2017, l’administration en place se moquait de Québec 21 et de son chef Jean-François Gosselin pour ses commentaires sur les arbres et le stationnement, elle agit maintenant de la même façon, croit M. Lachance.

Rappelons qu’il y a quatre ans, M. Gosselin avait tenu ces propos : «Moi quand je vais sur la rue Maguire pour aller manger ou prendre une bière, je ne veux pas plus d’arbres, je veux un stationnement. Je suis pour les arbres, mais pas au détriment du stationnement». Ceux-ci avaient alors fait couler beaucoup d’encre.

Vicki Plourde abonde dans le même sens. Les agissements de la Ville en lien avec sa Politique de l’arbre sont « paradoxaux », à ses yeux. Pour elle, la municipalité ne respecte même pas sa propre réglementation, décrie-t-elle en entrevue.

Pour Pierre-Luc Lachance, il y aurait moyen d’enlever des cases de stationnement de surplus qui sont destinées à la location à des tierces personnes (et non aux résidents de la copropriété) et de sauver les arbres. Pour lui, pas question de préserver des stationnements aux dépens des arbres, d’autant plus que des îlots de chaleur sont très présents dans le secteur.

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