Transition Québec « déterminé à faire du dossier des garderies une priorité »

La cheffe de Transition Québec, Jackie SmithLa cheffe de Transition Québec, Jackie Smith. Photo : Courtoisie

La cheffe Jackie Smith annonçait ce mardi un projet de financement municipal majeur pour les milieux de garde, promettant plus de 3000 places en garderie d’ici 2025 dans l’éventualité où elle serait portée au pouvoir le 7 mai prochain. 

La situation du réseau des garderies ayant empirée avec la pandémie, Transition Québec déclare « l’état d’urgence » et propose cinq mesures.

La crise des garderies 

Jackie Smith reconnait que la Ville de Québec fait partie des sociétés les plus égalitaires. Elle affirme que le financement des garderies est un élément qui la distingue comme cité progressiste. 

« Mais tout n’est pas rose, remarque-t-elle, puisque cet acquis est aujourd’hui menacé. » Jackie Smith multiplie les exemples témoignant de la difficulté pour les parents de trouver une place en garderie. 

Plusieurs garderies ont fermé leurs porte depuis le début de la pandémie et certains parents sont obligés de choisir un milieu éloigné de leur domicile, les forçant à prendre la voiture. Elle évoque le cas d’une mère qui doit faire 40 km matin et soir ou celui de familles qui doivent envoyer leurs enfants à des garderies différentes. 

« Des parents sont obligés d’opter pour des garderies non subventionnées et certains sont même prêts à offrir le double du montant pour se garantir une place », explique-t-elle. 

Au total, ce serait plus de 4000 enfants qui attendent une place et plus de 2000 qui n’ont aucune place dans une garderie. 

Une situation inacceptable

« C’est inacceptable qu’au XXIe siècle, les mamans soient forcées à quitter leur emploi pour rester à la maison », affirme la cheffe. 

« Ce qui est aussi inacceptable, poursuit-elle, c’est le surplus de travail des travailleurs de la petite enfance, leur salaire de crève-faim. Quand c’est plus payant de faire le ménage ou de travailler chez Starbucks, je ne peux pas les blâmer de quitter. »

Alexandra Tremblay, mère de deux enfants et candidate dans le district Saint-Roch-Saint-Sauveur, déplore le fait que les listes d’attente soient interminables. 

« Ce n’est pas normal qu’avoir une place en garderie soit un luxe, voir un rêve », dénonce-t-elle. 

Plan d’urgence en cinq étapes 

L’objectif de Transition Québec est que 80% des familles puissent avoir accès à un service de garde dans un rayon d’un kilomètre. 

Pour mener à bien ce projet, Jackie Smith fait remarquer que la municipalité est « créatrice des milieux de vie ». Elle propose donc de déclarer l’état d’urgence dans les garderies et de mettre en place le plus tôt possible des mesures structurantes dans les quartiers les plus défavorisés.

La première étape que propose la cheffe de Transition Québec est « d’inclure dans les règlements de zonage l’obligation de prévoir de la place pour un service de garde pour tout projet immobilier important, notamment les édifices à bureau et les complexes d’habitation ». 

Il s’agirait ensuite de revendiquer un droit de préemption pour réserver des terrains ou des propriétés pour des CPE et des haltes-garderies avant qu’ils soient mis en vente sur le marché. Le plan d’urgence comprend troisièmement la mise sur pied d’un « programme d’entrepreneuriat collectif pour les services de garde » incluant des subventions qui totalisent 11 millions de dollars par année. 

Transition Québec demanderait aussi au gouvernement du Québec de « régionaliser la prise en charge du guichet de garderie ». Finalement, le plan d’urgence permettrait « d’offrir une série de congés de taxes pour les services de garde sur le territoire de la ville » pour l’année 2022.

Réclamer les droits des municipalités

À la question de savoir si le palier municipal aura le pouvoir de mener à bien ces mesures, Jackie Smith soutient que plusieurs droits des villes dépendent de processus administratifs à mettre en œuvre. « Il faut réclamer nos droits en tant que municipalité », soutient la cheffe.

« En ce moment, le salaire des travailleurs de la petite enfance ne reflète pas leur contribution à la société, affirme Jackie Smith, et ce sont tous les paliers de gouvernement qui doivent réagir. »

« Transition Québec serait ravi si le gouvernement redirigeait les investissements prévus pour le troisième lien vers les milieux de garde », conclut-elle.

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