Pétition pour le patrimoine bâti et arboricole de Sillery-Sainte-Foy

Maison du 1330, rue PasteurCette maison de la rue Pasteur a été démolie en 2020. Photo : Courtoisie

Le Comité pour une densification respectueuse est à la source d’une pétition dont le but est de protéger le patrimoine bâti et arboricole des quartiers de l’arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge. Le Comité dénonce les nombreuses démolitions de maisons du secteur et l’arrivée, à leur place, de constructions hors proportions.

« Les démolitions de maisons sur le territoire de la Ville de Québec se multiplient à tel point que l’on peut maintenant parler d’un phénomène. Dans un seul quadrilatère de l’arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge, le comité pour une densification respectueuse a dénombré 53 maisons démolies et deux nouveaux permis de démolition ont récemment été accordés. De ces maisons, certaines sont inscrites au Répertoire du patrimoine bâti de la Ville de Québec, comme celle de la rue Oak de l’architecte Edward Black Staveley », indique le Comité pour une densification respectueuse (CDR), dans un communiqué.

« En plus d’une perte de patrimoine bâti, toutes ces démolitions entraînent une quantité déplorable de déchets sans compter l’abattage d’arbres matures faisant toute la beauté et la richesse de leur environnement, et ce, afin de permettre, dans bien des cas, la construction de maisons hors proportion, lorsque comparée à leurs voisines », poursuit le document.

« On est exaspéré par la tournure des événements », lance Michel Fournier, l’un des membres fondateurs du Comité. L’organisme salue certaines avancées de la Ville en matière d’urbanisme mais se désole que «la réglementation ne soit pas appliquée », dit-il.

Pétition

Voyant leur quartier se détériorer « à une vitesse impressionnante », ces citoyens se sont mobilisés. Ils ont par conséquent lancé une pétition afin d’interpeller la Ville de Québec, les élus et les candidats aux prochaines élections municipales de novembre.

Dans sa pétition, le Comité souhaite :

  • « Un moratoire sur la démolition des maisons sur tout son territoire »;
  • « L’élaboration et l’application de critères qui tiennent comptent de la valeur des maisons (état de conservation, valeur architecturale, etc.) pour limiter l’octroi de permis de démolition »;
  • « L’application plus stricte des critères établis pour accorder des permis de construction de nouvelles demeures »;
  • « L’interdiction de l’abattage des arbres matures dans tout projet de densification et/ou de reconstruction ».

Cri d’alarme

Le CDR a officiellement vu le jour en 2014. Depuis « deux ou trois ans », le Comité était moins actif, selon Louise Maheux, une membre, mais a récemment repris la lutte en raison de la problématique qui touche des quartiers de Sainte-Foy et Sillery.

Mme Maheux, une résidente de Sillery, s’est greffée plus récemment au Comité, indignée par la disparition de plusieurs bâtiments de son quartier, comme celle d’une jolie maison de la rue Pasteur (photo), tombée sous le pics des démolisseurs en 2020.

« On accorde des permis de démolition à tout vent », lance-t-elle! Mme Maheux et ses collègues souhaitent donc que la Ville resserre ses critères pour l’obtention de tels permis.

La citoyenne affirme que, dans son secteur, les comptes de taxes municipales affichent désormais une valeur plus élevée pour les terrains que les bâtisses, ce qui, à son avis, attire les promoteurs et « encourage la démolition », clame l’interlocutrice en entrevue téléphonique.

« Lorsque plus de 75% de la valeur foncière de la propriété est accordée au terrain, la Ville encourage  indirectement sa probable démolition », renchérit le CDR dans son communiqué.

Les promoteurs sont donc bien actifs afin de mettre la main sur des propriétés qu’ils peuvent démolir, explique-t-elle. Ils construisent ensuite sur les terrains des bâtisses qui ne cadrent pas avec celles du voisinage. Le Comité se désole également de voir certaines maisons dotées d’une certaine valeur patrimoniale ou architecturale disparaître ainsi.

« On laisse une trop grande place aux promoteurs », martèle M. Fournier. Pour lui, la densification devrait se faire dans l’harmonie et le respect des lieux. Les quartiers doivent garder leur cachet.

« On ne veut pas que ça (Sillery) devienne un gros Mesnil. Ce n’est pas ça, le quartier», dit Mme Maheux, en faisant allusion aux imposantes constructions de ce secteur situé non loin du boulevard Lebourgneuf.

La résidente a choisi Sillery pour ses arbres, son patrimoine bâti son cachet. Elle souhaite bien évidemment que ces éléments soient préservés.

Le Comité

Les objectifs du Comité sont de préserver et améliorer la qualité de vie des citoyens de la ville en favorisant une densification en harmonie avec le patrimoine arboricole et bâti existant. Le CDR regroupe plusieurs citoyens interpellés par la dégradation des quartiers de la Ville de Québec et la protection du patrimoine arboricole urbain.

« Depuis octobre 2014, le Comité pour une densification respectueuse s’est élargi à la faveur de la fusion de deux organisations. En effet, le Comité de citoyens Saint-Sacrement qui s’est levé énergétiquement contre l’abattage des arbres sur la rue Barrin et le comité actif depuis le printemps 2014 autour du dossier  de la densification ont joint leurs équipes et leurs forces. Cette union vient aussi consolider la structure organisationnelle du comité », peut-on lire sur son site web.

L’organisation est enregistrée au Registre des entreprises du Québec à titre de personne morale sans but lucratif.

Le CDR compte une dizaine de membres plus actifs et un réseau de sympathisants, d’après Michel Fournier.

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