Itinérance: des actions pour favoriser la cohésion sociale dans Saint-Roch

Régis LabeaumePhoto : capture d'écran

La Ville de Québec a annoncé mercredi de nouvelles actions pour favoriser la cohésion sociale dans le quartier Saint-Roch, où se retrouvent plusieurs personnes itinérantes. Le maire Régis Labeaume en a profité pour plaider la tolérance et le vivre ensemble dans le voisinage. L’élu a tenu également à rassurer les citoyens quant à la sécurité du secteur : celui-ci n’est pas dangereux, a-t-il martelé.

Les médias ont amplement fait état des craintes de citoyens et gens d’affaires de Saint-Roch au cours des dernières semaines, tout en rapportant certains méfaits commis non loin du nouvel emplacement de Lauberivière, sur la rue du Pont. Des personnes disaient aussi craindre pour leur sécurité.

« Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a aussi constaté une augmentation des plaintes de citoyens concernant des comportements d’incivilité de la part de certains individus au centre-ville. La Ville de Québec est à l’affût des enjeux de cohabitation entre la population itinérante, les résidents et les commerçants du quartier Saint-Roch. J’invite les citoyens à faire preuve de solidarité et de tolérance envers la population itinérante. La dernière année a été particulièrement éprouvante pour les personnes vulnérables qui ont perdu ou vu leurs points de repère changer dramatiquement. Malgré les incidents rapportés, le centre-ville de Québec et Saint-Roch demeurent tout à fait sécuritaire et, surtout, sous contrôle », a répliqué Régis Labeaume en conférence de presse.

« La Ville de Québec, le Service de police, le CIUSSS (de la Capitale-Nationale) et les organismes communautaires poursuivent leurs actions pour améliorer la cohésion sociale dans le quartier de Saint-Roch », a ajouté l’élu.

Le Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) réunit quelque 40 organises communautaires qui œuvrent de le domaine de l’itinérance. « C’est des centaines d’intervenants qui sont présents sur le terrain. Peut-être qu’ils ne le sont pas assez, mais c’est quand même des centaines d’intervenants qui sont là, de façon quotidienne, pour accompagner les personnes itinérantes et aussi les personnes en instabilité résidentielle. Je pense qu’il est important que les résidents et résidentes de Saint-Roch entendent que ça fourmille d’interventions, présentement, dans Saint-Roch. Est-ce que c’est assez? Ce sont des choses auxquelles on réfléchit avec nos partenaires », a soutenu la coordonnatrice du RAIIQ, Jimena Michea, présente au point de presse.

Mesures

Mercredi, la Ville a annoncé de nouvelles mesures, dont plusieurs concernent la salubrité publique dans le quartier.

En plus du soutien continu offert par la Ville de Québec aux nombreux partenaires communautaires qui interviennent auprès des personnes en situation d’itinérance, la municipalité compte :

  • Procéder à l’entretien et au nettoyage accru de l’espace public;
  • Contribuer au nettoyage de graffitis via le projet Graff’Cité;
  • Installer des toilettes chimiques sur le terrain du Carré-Lépine et mettre à niveau le terrain;
  • Améliorer l’éclairage au Carré-Lépine et au jardin Jean-Paul-L’Allier;
  • Verser une aide financière de 25 000$ au projet de Brigade de rue de Lauberivière.

La Ville entend aussi « ouvrir » la rue de rue de Xi’an, qui était devenue un lieu de rassemblement pour les personnes marginalisées, afin qu’elle ne soit plus un cul-de-sac, a dit le maire Labeaume. La situation problématique «va changer drastiquement », a affirmé l’élu, en permettant la circulation automobile.

Afin de prévenir et réduire l’itinérance au centre-ville, rendue plus visible depuis le début de la pandémie, des actions supplémentaires ont été mises en place par les organismes communautaires, selon la municipalité, soit l’ajout d’intervenants du CIUSSS de la Capitale-Nationale et du YMCA sur le terrain; des rencontres avec des résidents et des commerçants du secteur pour faciliter la cohabitation; et la mise sur pied d’un programme de travail alternatif payé à la journée pour les personnes en situation d’itinérance.

Des rencontres régulières avec les partenaires, les résidents et les commerçants du secteur auront lieu au cours de l’été afin d’assurer le suivi des enjeux et des solutions en place au centre-ville. Appuyées par le CIUSSS, des démarches sont en cours afin de créer un comité de bon voisinage pour favoriser le vivre-ensemble dans le secteur, ajoute la Ville.

Méfaits et sécurité

« Dans la dernière année, le SPVQ a mis en place diverses actions en réponse aux inquiétudes évoquées par des résidents et des commerces du secteur. Par exemple, la patrouille policière a été accrue et l’équipe Multi du SPVQ, qui répond aux besoins spécifiques de la clientèle du centre-ville, est présente quotidiennement sur le terrain», a indiqué Régis Labeaume.

« Le SPVQ est sensible à la situation en lien avec l’itinérance à Québec et a à cœur le bien-être des citoyens de Saint-Roch. Nous avons effectivement constaté que les personnes en situation d’itinérance se sont déplacées en fonction du nouvel emplacement de Lauberivière. C’est pourquoi les policiers assurent une présence de manière quotidienne sur le terrain », a de son côté déclaré André Turcotte, directeur adjoint à la surveillance du territoire du SPVQ, lors du point de presse.

« Lors d’une intervention auprès de personnes en situation d’itinérance, la première action du Service de police de la Ville de Québec consiste à assurer la santé et la sécurité des individus impliqués. Parallèlement, le SPVQ travaille en étroite collaboration avec les partenaires du milieu qui sont ensuite en mesure d’assurer leur rôle de prise en charge de la situation de manière efficace et adaptée », a ajouté M. Turcotte.

Selon ce dernier, la majorité des interventions des policiers se font de manière préventive ou encore pour des incivilités telles que désordre, uriner sur la place publique, mendier, être en état d’ébriété ou la consommation de drogue « et non des plaintes pour des voies de faits et des agressions ».

En point de presse, le maire, qui habite dans le secteur, a aussi répliqué à certaines personnes qui ont publiquement affirmé que le quartier était devenu dangereux : « Il faut faire attention à ce qu’on dit. Quand on est en train de décrire Saint-Roch comme un lieu dangereux, c’est complètement fou-braque, cette affaire-là! C’est complètement fou! Nous autres, on ne vit pas ça dans Saint-Roch. C’est faux ».

Le président de la SDC de Saint-Roch, un organisme qui représente 250 commerçants et entreprises du quartier, a quant à lui réagi au discours alarmiste qui touche le voisinage.

« Vous avez vu les journaux? Vous avez eu peur parce qu’on vous a dit Zombieland? Venez voir! On n’aurait pas tous choisi cet endroit-là si c’était aussi dangereux. Ç’a fait des années que Saint-Roch existe. Ç’a fait des années que Saint-Roch se refait.Ç’a fait des années qu’il y a des problématiques, mais on a toujours trouvé des solutions », a lancé François Lebel.

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