Nouveau départ, hors du presbytère, pour la coopérative de propriétaires

Le presbytère Saint-RochPhoto : Jean Cazes

Les travaux en cours à l’ancien presbytère Saint-Roch ne sont pas ceux du projet de coopérative de propriétaires qui y était prévu, et qui ne se réalisera pas. Développer un tel projet à Québec demeure toutefois à l’ordre du jour. La Fédération des coopératives d’habitation de Québec–Chaudière-Appalaches et SOSACO tiennent à cet effet une rencontre d’information le jeudi 22 avril.

Collaboration spéciale, Suzie Genest, monsaintroch

« Réaliser ces projets-là aux mêmes prix que le marché, ce n’est pas notre modèle », résume en entrevue téléphonique Patrick-André Lavoie, coordonnateur au Secteur développement et services techniques et chargé de projet au groupe de ressources techniques SOSACO. Or, vu la hauteur des soumissions obtenues pour la réalisation du projet au presbytère, à l’été 2020, il n’était pas possible d’offrir, comme le prévoit le modèle, des prix de 25 % à 40 % moins élevés que ceux du marché.

Malgré la volonté des partenaires impliqués, les efforts déployés, les solutions explorées, il a fallu renoncer, explique M. Lavoie. Le presbytère a donc été revendu. Probablement un peu à perte, puisque la Société de développement d’habitation communautaire (SODHAC), qui l’avait acquis pour le projet, a assumé des coûts d’entretien et de travaux d’urgence durant les deux années où elle en était propriétaire.

La nature et l’âge du bâtiment ont-ils alourdi les coûts de réalisation? « Tous les bâtiments existants anciens posent des défis au niveau technique », dit M. Lavoie. Ils en posent, par exemple, en termes de performance énergétique, illustre-t-il. À cet égard, les projets doivent se conformer aux exigences fixées par les programmes gouvernementaux  –  une bonne chose et un signe que « les bottines suivent les babines », précise M. Lavoie. Il insiste d’ailleurs : nul n’est à blâmer pour la conclusion qu’a connue le projet.

« Il ne faut pas en vouloir aux pouvoirs publics. Il y a une limite à ce qu’on peut demander, comme subventions. […] La Ville a un bon programme… il y a AccèsLogis… Personne n’a mis de sable dans l’engrenage. Tout le monde a mis de l’huile! […] La paroisse a continué à collaborer même après la vente du presbytère. »

Un intérêt renouvelé

Plusieurs personnes ont contacté SOSACO ces dernières semaines pour s’informer du projet au presbytère. Outre le chantier en place, de récents articles dans les médias ont alimenté leur curiosité : celui d’Isabelle Porter dans Le Devoir sur une coopérative de propriétaires en formule minimaisons à Sherbrooke, celui où Gabriel Ouimet, du Journal de Montréal, cite le projet de Saint-Roch.

« On n’a pas perdu l’intérêt, au contraire! », dit M. Lavoie. Les avancées en Estrie sont une source de motivation pour semer des graines ailleurs dans la province. De là la rencontre d’information virtuelle pour Québec le 22 avril. Contrairement à celles qui ont eu lieu entre 2017 et 2020, on n’y parlera pas d’un projet et d’un site déjà identifiés. On présentera et on expliquera le modèle de coopérative de propriétaires, son fonctionnement et le développement d’un projet.

Accès à la propriété

C’est la Confédération québécoise des coopératives d’habitation (CQCH), qui regroupe les fédérations régionales de coopératives d’habitation, qui a élaboré ce modèle au cours des quelque huit dernières années. Il s’adresse à des personnes de revenu moyen, des jeunes ménages aux retraité.e.s, qui auraient difficilement accès à la propriété aux prix du marché. Il vise aussi à prévenir la spéculation.

La coopérative conserve la propriété de l’immeuble; à l’achat d’une unité, c’est en fait le droit d’usage (usufruit) qu’on acquiert. Si le membre propriétaire décide de vendre l’unité, c’est la coopérative qui la rachète. Les modalités prévues pour cette revente ont pour but de maintenir un prix accessible pour le prochain acheteur.

Le tout premier projet québécois du genre a vu le jour à Sherbrooke; celui du presbytère devait être le premier à Québec. Dans quel quartier verra-t-on se développer une nouvelle coopérative de propriétaires? Cela dépendra du secteur qui gagnera la faveur des nouveaux participant.e.s. Reste que « garder les ménages dans les quartiers centraux » fait aussi partie des visées de tels projets, mentionne Patrick-André Lavoie.

On retrouve les détails et le lien pour accéder à la rencontre d’information organisée par la FÉCHACQ et SOSACO le jeudi 22 avril à 19 h dans l’événement Facebook. Tout le monde pourra accéder à la rencontre avec ou sans Facebook.

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