Liberté d’oppression : campagne contre l’intimidation médiatique

Liberté d'oppressionCrédit photo : Liberté d'oppression

Le collectif Liberté d’oppression lance une campagne de sensibilisation contre l’intimidation médiatique. Il souhaite « favoriser l’inclusion, la diversité, la liberté d’expression, le respect, l’intégrité physique et morale, la liberté de croyance et les débats sains ». Formé de personnalités publiques et citoyen.ne.s, dont plusieurs vivent et travaillent dans les quartiers centraux de Québec, le collectif signe la déclaration qui suit.

Les médias d’information québécois représentent l’un des principaux outils dont disposent les Québécois.es pour saisir les faits et événements qui les concernent, pour alimenter leur réflexion et leur permettre un engagement citoyen éclairé. Les professionnels des médias d’information sont soumis à des règles très particulières ainsi qu’à des guides déontologiques précis chargés d’honorer la responsabilité qui leur incombe et de maintenir la confiance du public à leur égard.

Or, une petite portion d’individus œuvrant dans les médias violent sciemment et de façon répétée les lignes de conduite qui font la fierté et la crédibilité de la profession journalistique. Que ce soit par la désinformation, c’est-à-dire en ne vérifiant pas la véracité des faits qu’ils choisissent de promouvoir, en affirmant sciemment comme des évidences des choses fausses ou inexactes, en créant des amalgames mensongers et diffamatoires, en usant de propos injurieux et/ou discriminatoires, ils participent à la dégradation de la discussion collective des Québécois.

 Plus préoccupant encore, ils prétendent défendre la liberté d’expression alors qu’ils portent atteinte de façon frontale à cette valeur fondamentale de notre société. Leur façon de faire crée un effet d’intimidation, non seulement sur les citoyen.ne.s et les organismes visés à répétition, mais également sur les témoins de cette violence verbale qui choisissent de se taire par crainte bien fondée de subir le même sort. Parmi les personnes intimidées se trouvent aussi des journalistes et des politicien.ne.s, ceux-là mêmes qui pourraient être en mesure de dénoncer cette situation si ce n’était de la crainte des représailles et de leurs effets.

À une époque où nous redoublons d’efforts pour vaincre l’intimidation en ligne et dans les cours d’école, il est inadmissible que certains parmi les principaux animateurs du discours public québécois donnent un exemple aussi néfaste au reste de la population, en contradiction directe avec les normes et codes de déontologie dont le milieu du journalisme s’est doté.

Face à l’intimidation, le silence des témoins fait partie du problème. Le pouvoir d’expression et de diffusion des médias étant sans commune mesure avec celui du citoyen moyen, nous ne pouvons accepter que ce pouvoir fasse l’objet d’abus et intimide des Québécois, plombant leur liberté d’expression et leur sécurité.

Nous, signataires de la Déclaration Liberté d’oppression, dénonçons la désinformation, les propos haineux, injurieux, diffamatoires et/ou discriminatoires dans certains médias québécois, qu’ils soient proférés à l’encontre de personnes, de catégories de personnes ou d’organismes.

Nous unissons et élevons nos voix contre cette façon de faire qui dévalorise le travail du journalisme en général et du journalisme d’opinion en particulier, et invitons tou.te.s ceux et celles qui désirent ajouter leur voix à la nôtre à apposer leur signature au bas de cette déclaration.

Catherine Dorion, députée de Taschereau
Joël Lightbound, député de Louis-Hébert
Michel Juneau-Katsuya, ancien du SCRS et expert en sécurité nationale
Boufeldja Benabdallah, cofondateur du Centre culturel islamique de Québec, consultant en environnement
Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Maxime Pedneaud-Jobin, maire de Gatineau
Pierre Curzi, acteur, scénariste, ex-député de Borduas
Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’UQÀM
Alain Saulnier, professeur en communication à l’UdeM, ex-directeur général de l’information à Radio-Canada (services français)
Stéphane Gendron, documentariste, ex-animateur
Christian Simard, environnementaliste, ex-député de Beauport
Alexandre Taillefer, entrepreneur
Jay Du Temple, humoriste et animateur
Alexandre Boulerice, député de Rosemont-La Petite Patrie
Safia Nolin, autrice, compositrice, interprète
Martine Delvaux, auteure, professeure de littérature à l’UQÀM
Aly Ndiaye alias Webster, artiste hip-hop et conférencier
Maïtée Labrecque-Saganash, chroniqueuse
Élise Gravel, auteure, illustratrice
Fabrice Vil, cofondateur et directeur général de Pour 3 points
Amir Khadir, médecin et ex-député de Mercier
Michel Seymour, philosophe et professeur retraité de l’UdeM
Virginie Fortin, humoriste et comédienne
Carla Beauvais, chroniqueuse, entrepreneure sociale
Hubert Lenoir, auteur, compositeur, interprète
Hugo Latulippe, auteur, cinéaste et producteur
Dany Rondeau, professeure, directrice des programmes en éthique à l’UQÀR
Aïcha Bastien N’Diaye, artiste en danse
Désirée Nsanzabera, professionnelle scientifique
Alice Guéricolas-Gagné, écrivaine
Ismaël Seck, enseignant en adaptation scolaire
Sébastien Bouchard, citoyen engagé
Barbada, Drag Queen et enseignant
Philippe Bélanger, ex-chroniqueur radio
Collectif Sortons les radio-poubelles
Xavier Camus, enseignant en philosophie et blogueur

1 commentaire sur "Liberté d’oppression : campagne contre l’intimidation médiatique"

  1. Pour les générations

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