Trumpisme et tramway

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Le réseau structurant est-il le fruit d’une idéation de dernière minute, à la suite des élections municipales de 2017 ?

On peut haïr le tramway à s’en réveiller la nuit, on ne peut pas, en revanche, dormir debout. Les faits sont les faits.

Petit retour en arrière…

Dès 1990, on réfléchit à des axes structurants pour Québec. On crée alors les Métrobus 800 et 801 (1992), prémisse du tramway.

En 2003, on dépose l’étude d’opportunité et de faisabilité d’un système léger sur rail intitulée : Le tramway de Québec : une nouvelle vision de la mobilité urbaine. Le maire L’Allier rêvait de lancer le tramway à temps pour les célébrations du 400e.

Ainsi, dès 2003, des experts ont commencé à rassembler les meilleures idées. C’est l’acte de naissance de ce qui nous donnera l’actuel projet de réseau structurant.

C’est bien avant Labeaume et la campagne de 2017.

L’acceptabilité sociale n’étant pas au rendez-vous, le projet est mis de côté, mais on ajoute les Métrobus articulés (2008). En parallèle, l’organisme Accès transports viables veut mobiliser les gens autour de campagnes de promotion du tramway (Un tramway pour Québec, en 2006, Québec en mouvement, à partir de 2009). L’organisme dépose son mémoire auprès du Groupe de travail sur la mobilité durable de la Ville de Québec (décembre 2009).

La Ville, qui travaille sur une politique, dépose en 2011 son Plan de mobilité durable dans lequel on envisage deux axes pour le tramway : 

  • À partir de la 41e rue, par la 1re avenue, jusqu’au Grand Théâtre.
  • À partir de D’Estimauville, par Charest puis Laurier, jusqu’à Lévis, par le pont.

Un air connu, non?

En 2013, mon parti fait campagne pour le tramway, inclus dans notre programme électoral. Certes, à l’époque, Labeaume s’y opposait farouchement. Mais, ça ne fait que démontrer que le projet a évolué sans cesse, en dépit de ses humeurs.

Pas de tramway à l’horizon, Labeaume tente alors le coup du SRB, mais le voisin d’en face (Lévis) n’en veut pas, ses yeux étant fixés sur le troisième lien et ses oreilles étant collées sur les radios privées. 

Le SRB est mort, mais la Ville crée un comité consultatif sur la mobilité durable pour élaborer une consultation publique à la veille des élections de 2017 et développer un nouveau projet qui sera dévoilé après les élections. 

Donc, constat final : c’est faux de dire que le projet a été dessiné à la va-vite, après les élections. En vérité, le réseau structurant actuel est la somme de tous les efforts déployés depuis les années 1990, qui s’articulent autour de : 

  • Tramway comme colonne vertébrale;
  • Renforcement des axes les plus achalandés (parcours 800 et 801);
  • Tunnel pour monter en Haute-Ville;
  • Axe développé sur Charest, entre D’Estimauville et Sainte-Foy;
  • Stratégie de rabattement via les parc-o-bus pour les banlieues.

Dire que ce projet a été pondu sur un napperon est un déni de la réalité. C’est du trumpisme, pour employer le terme approprié.

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