Mettre la charrue devant les bœufs : entretien avec Margaret Tracteur

Le groupe Margaret TracteurPhoto : Courtoisie

L’artiste de Québec Margaret Tracteur donnera le 4 mars un spectacle virtuel pour lancer son EP Mettre la charrue devant les bœufs. À cette occasion, la musicienne a rencontré le Carrefour pour parler d’elle, de ses aspirations et de son disque. 

Qui est Margaret Tracteur? 

C’est mon alter ego. Margaret, c’est un personnage que j’emprunte et qui me donne une plus grande liberté pour dire ou pour faire certaines choses que je ne ferais pas en mon nom propre. Elle est décomplexée, confiante, sûre d’elle, et surtout, elle n’a pas de filtre. 

En même temps, ce n’est pas juste un personnage. C’est aussi un peu une partie de moi, mais pas mal moins compliquée. 

J’ai toujours fait de la musique – j’ai commencé le piano à 4 ans, j’ai eu mon premier band à 13 ans comme tout le monde, puis j’ai « roulé ma bosse » avec les Cover Girls pendant une couple d’années. 

Mais à un moment donné, j’étais tannée de faire uniquement de la musique. C’était beaucoup de pression pour moi de me dire « professionnelle ». J’avais l’impression qu’il fallait absolument que tout ce que je faisais soit parfait. Et ça, c’est vite devenu une grosse source d’anxiété pour moi, c’était presque paralysant. 

Comme Margaret crée une sorte de frontière entre mes actions et moi, elle me permet de mieux gérer la pression. « Derrière » elle, peut-être bien que je vais apprendre à m’assumer. 

Pourquoi avez-vous choisi ce nom pour votre alter ego

Je cherchais quelque chose de rural, qui fait folk, et j’aime les jeux de mots. Margaret Tracteur, ça évoque la campagne, mais en même temps, ça fait référence à la Dame de fer, Margaret Thatcher. 

Il me plaît de dire que je donne dans la « folk bien lousse » plutôt que dans la « politique bien dure ». 

La connotation politique du nom laisse aussi transparaître une influence du punk des années 80 – les groupes avaient alors des noms comme Dead Kennedys, et je trouve ça intéressant. 

Quelle est l’idée derrière ce disque? Pourquoi le EP s’appelle-t-il Mettre la charrue devant les bœufs?

À la base, ce EP est une collection de chanson écrites depuis un certain temps (un an et demi environ), sans ordre ni raison. C’était le temps de regrouper tout ça et d’essayer de former un tout cohérent avec les différentes pièces. 

Le titre a été trouvé au dernier moment. Il vient d’une chanson, Téléphone érable, dans laquelle il y a du yodel – une technique vocale qui consiste à passer rapidement de la voix de poitrine à la voix de tête. Dans le contexte de ma chanson, le yodel rappelle les sirènes de police.

Alors, tout ça m’a donné l’idée du titre : Mettre la charrue devant les bœufs, c’est de travailler avant d’avoir une idée claire de ce qu’on veut faire. Et comme certaines de mes chansons ont des accents contestataires, je trouvais ça approprié que mon titre contienne une référence aux bœufs – une expression qui désigne familièrement les « forces de l’ordre ».

Qu’espérez-vous de ce disque?

Les paroles d’une de mes chansons répondent à cette question mieux que je ne pourrais le faire, comme ça, sur le fly :

« J’ai aucune attente, surtout quand je chante… » 

Les choses se sont mises à mieux aller pour moi quand j’ai arrêté d’avoir des attentes définies. Quand on fait les choses pour le plaisir, ça enlève un certain poids et ça libère l’esprit pour la création. 

Cela dit, le projet m’a permis d’avancer, notamment grâce à une subvention de Première Ovation. J’ai pu engager du monde, – mes compatriotes Danny et Claude qui y sont pour beaucoup dans la réalisation de l’album – et j’ai un distributeur. Je crois que le disque sera une belle carte de visite, et j’espère qu’il me permettra de me faire connaître un peu pour éventuellement jouer dans plus de festivals. 


Pour plus d’informations, visitez Le Point de vente pour acheter des billets ou visitez leur page Bandcamp.

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