Un leader avec du leadership

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Le coronavirus force l’humanité à se regarder dans le miroir et à faire certains constats.

D’abord, la situation commande une unité chez l’être humain qu’on voit peu ou qu’on pensait impossible. Non. Devant la menace, les humains peuvent se prendre la main (en évitant de la prendre, physiquement), se serrer les coudes (en évitant de se tenir près), bref marcher ensemble (en restant isolé chez soi) dans la même direction pour un objectif commun : protéger la santé de tous.

C’est donc un enseignement positif, malgré tout, qu’on peut tirer d’une crise aussi brutale.

Ce virus exceptionnel permet aussi de montrer encore plus clairement les limites du modèle capitaliste froid et consumériste. Fascinant de voir des apôtres du néolibéralisme vanter aujourd’hui les vertus de l’État providence, de la société solidaire, etc. Bin oui, l’humain, c’est pas juste du PIB. C’est aussi une créature mortelle qui a besoin des autres pour survivre et faire de son mieux, dans ce monde pas évident du tout.

La crise nous permet aussi, comme chaque fois qu’on vit une passe difficile, de mesurer le leadership de ceux qui se sont fait élire parce qu’ils en étaient supposément garnis.

On se souvient tous de Lucien Bouchard qui, avec la crise du verglas de 1998, avait montré tout son potentiel de chef. Il a dicté la marche à suivre et c’est visiblement ce que François Legault a repris, en tout point : être calme, présent, précis, concis, accompagné chaque fois d’une autorité compétente. C’est parfait. Legault est un homme de décision, un leader et ça se voit clairement dans une situation pareille.

À l’opposé, on trouve Justin Trudeau. On voit les commentaires fuser de toutes parts : on déplore ses hésitations, ses décisions tièdes, ses imprécisions, sa mollesse. Mais, vous vous attendiez à quoi, au juste? Trudeau est un prof de théâtre, un garçon sympa qui vivait une belle vie avant d’arriver au pouvoir. Il n’a aucune fibre de gestionnaire, pas un atome de leader en lui. On ne s’invente pas une philosophie et un style de leadership sur le coin d’une table. Ça se bâtit avec les années, à force de sueur, de labeur, de réflexion, d’efforts. Et puis, il est vrai, certains l’ont en eux, à la naissance.

Il y a pire, évidemment. Trump ment à sa population, diminue l’ampleur du problème pour préserver son « image ». Que les gens meurent est moins important pour lui que le lustre de son « leadership » et les cotes à la Bourse. Fallait-il s’attendre à autre chose d’un individu aussi incompétent, vil et inculte?

Et puis le maire Labeaume? Il n’a pas eu l’air de savoir ce qu’il faisait. Certes. C’est un décideur, pas un communicateur. Quand il doit décider, il est limpide. Quand il doit communiquer… ça se complique. Il ne se prépare pas vraiment, il ne brille pas devant les caméras.

Ça se comprend, dans une certaine mesure, puisqu’ici, ce n’est pas lui, le leader. C’est la santé publique, c’est le gouvernement du Québec. Alors, il rentre dans le rang.

C’est correct. Le pire, c’est lorsqu’il y a trop de chefs. On s’y perd et ce n’est pas le temps.

Ça prend un leadership clair. Et nous l’avons.

Tant mieux.

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