Le Port de Québec… mon port?

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Pourquoi le Port de Québec ne relève pas de la Ville?

Bien sûr, sur le plan stratégique, la géopolitique, les ports sont les portes d’entrée potentielles pour le crime et des cibles en temps de guerre. Bon, oui. Politiquement, on comprend qu’ils sont, ces ports, un moyen de garder un pied fédéral dans les cours municipales. C’est le fun, ça permet des annonces, d’y accoler une feuille d’érable sur un secteur économique, on sait bien. Et puis, on connait l’avis de la Cour qui a confirmé (2016) la compétence d’Ottawa sur «toute question touchant le réseau portuaire canadien».

Mais, quand on y pense… pourquoi ça ne relève pas de la Ville? 

Car, les villes sont aux prises avec les problèmes qui accompagnent la présence des ports sur leur territoire (circulation, pollution, bruit, etc.). Elles en tirent aussi les avantages, certes, comme la création d’emploi, l’activité économique, touristique, etc. Mais, les problèmes sont plus compliqués à gérer que les bénéfices! Et on semble peu enclin à écouter celui dont on occupe la cour. Le Fédéral, le Port et Arrimage Québec semblent regarder de haut leur hôtesse municipale. C’est un squatter méprisant, ce couple Port- Fédéral. Qui fait semblant de ne pas nous entendre. Ou qui fait semblant de nous écouter.

Prenez la consultation sur le deuxième terminal de croisière. On l’a lancé… alors que les travaux étaient commencés depuis des semaines! On était pressé pour ne pas perdre de subventions, explique-t-on.

Ouais. 

Sauf qu’on sait tous que les subventions ne se règlent pas à la sauvette, sur le coin de la table. On les voit venir, il faut faire la demande et attendre le chèque. Ça laissait le temps, en masse, de tenir des consultations AVANT le début des travaux. 

«Ça aurait eu lieu en plein été», nous dit le squatter en chef du Port de Québec. Si on recule pour trouver le moment où le projet démarre, comme intention, on trouvera sans doute qu’on aurait pu se voir avant les vacances. Tranquilles. 

Non. On s’en fout de votre avis. Et on se fout des problèmes qu’on vous cause. On donne mollement dans le développement durable, dans ce secteur. D’ailleurs, le Port de Québec a refusé de soumettre l’agrandissement de ses quais à l’approbation du BAPE. C’est l’Agence canadienne d’évaluation environnementale qui s’en charge, un organisme qui n’a pas les mêmes sensibilités que le BAPE. 

On s’est occupé du vrac pour réduire la poussière? D’accord, mais ce n’est pas terminé et vous croyez que le déplacement des conteneurs, accompagnés de nombreux camions, ne mènera pas de train? Que ça se fera dans le silence? Sans poussière additionnelle? 

Vous savez, ce projet (appelé Laurentia) scellé par une entente à long terme pour la construction et l’exploitation d’un terminal de conteneur? C’est dans votre cour que ça s’en vient. Avec un partenaire gigantesque, Hutchison Ports, à la tête du plus important réseau de ports dans le monde (52 ports dans 27 pays). Hutchison est une division de CK Hutchison Holdings Limited, enregistré aux Îles Caïmans (un paradis fiscal), dont le siège social est situé à Hong Kong. CK, c’est pour Cheung Kong.

C’est joli, non?

C’est un partenaire chinois, en somme, qui étend tranquillement ses tentacules dans le monde portuaire. Et Québec a levé la main! 

Pendant ce temps, les gens de Limoilou? Les gens de Saint-Roch? Les gens du Vieux-Québec? Le volume des croisiéristes déjà imposant? Les silos? La qualité de l’air? L’écosystème marin? Le traitement des matières dangereuses? Alouette? Ça devrait être à nous, le Port. Un Port de Québec.

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