Développer l’économie, mais comment?

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Sur le site du ministère des Affaires municipales et Habitation, on indique que « le conseil peut décider des orientations pour divers aspects de la qualité de vie de la communauté, dont le développement économique, l’urbanisme, l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement des eaux usées, le développement communautaire, les loisirs et la culture, etc. »

Alors, est-ce que la ville doit s’occuper du développement économique?

La question n’est pas si simple, pour toutes sortes de raisons. D’abord, la ville ne dispose pas, comme les gouvernements fédéral et provincial, de leviers d’investissement comme la Caisse de dépôt et Investissement Québec. La ville dispose de sommes pour stimuler le développement économique sur son territoire, mais on pourrait croire qu’elle est experte dans le domaine, sans doute en raison des champs d’intérêt du maire. Il « tripe » visiblement quand il en parle.

Mais, c’est un domaine pointu, complexe, qui ne connaît pas de recette miracle, d’ailleurs. S’il y en avait une, ça se saurait, comme dit la pub. Et puis, jouer sur le terrain du développement économique expose la ville aux lobbys, aux influences, aux conflits d’intérêts. Il faut savoir manœuvrer avec soin!

Alors, quel rôle peut-elle jouer? La ville contribue activement et fortement à son développement économique en s’occupant au mieux de ce qu’elle maitrise parfaitement : l’aménagement du territoire, l’amélioration de la qualité de vie et la saine gestion de ses finances. Lorsque ces secteurs sont bien exploités, ils rendent la ville attrayante, elle se démarque des autres et cela convaincra les investisseurs, les familles, les travailleurs d’opter pour Québec.

Des services de grande qualité? C’est gagnant. Des quartiers bien aménagés, sûrs et fonctionnels? C’est gagnant. Un compte de taxes raisonnable? C’est gagnant. Des moyens de transport efficaces? C’est gagnant. Une ville dynamique sur les plans culturel, sportif et communautaire? C’est gagnant. Après tout, un investisseur, une ou un entrepreneur, outre le rendement potentiel de son entreprise, cherche quoi? À s’établir là où ce sera agréable de vivre, là où les employés seront heureux d’habiter, là où sa famille pourra s’épanouir, là où on offrira les services attendus.

On peut bien s’exciter à mort pour un projet, sur des incitatifs consentis par les gouvernements, il reste que si la vie citoyenne est sans intérêt, il est impensable de prospérer au-delà de ce que les incitatifs auront permis : du temporaire.

La Ville peut, dans l’action directe avec les entrepreneurs, essentiellement les orienter vers les bonnes ressources de financement, ce que les CLD faisaient, d’ailleurs. Est-ce que la Ville est forcément plus efficace? Peut-être. Innovatech avait l’avantage de réunir les scientifiques, technologues, financiers et administrateurs. Mais, qu’importe où l’on regarde, le problème de base restera le même dans les programmes gouvernementaux : diminuer le nombre d’intervenants, simplifier les processus et fournir une aide qui n’est pas que dérisoire, au terme d’essoufflantes démarches.

C’est important, pour encourager l’entrepreneur à entreprendre. Mais, pour l’essentiel, c’est la qualité de vie qui fera toute la différence.

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