Changer ses habitudes, disais-je…

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Dans un billet précédent, j’écrivais que l’adversaire le plus coriace pour le désengorgement du trafic routier est le changement des habitudes.

Et ça revient encore plus fortement dans l’actualité.

La professeure à Polytechnique Montréal, Catherine Morency, en rajoute et cible la voiture électrique. En gros : la voiture électrique ne serait pas la solution miracle.

On tombe en bas de notre siège de voiture électrique?

Pas du tout.

L’argument est juste : l’auto électrique génère moins de GES que celle à essence, certes. Mais, si la voiture électrique sert trop peu… c’est pire! Et c’est vrai : sa fabrication nécessite l’extraction de métaux rares, ce qui est très polluant. Voilà pourquoi elle avance qu’une voiture électrique stationnée ou utilisée par une seule personne n’est pas la meilleure option.

Quelle est la meilleure option dans ce cas?

Se servir de l’argent consacré à l’achat de voiture électrique (jusqu’à 8000$ par personne d’argent public) pour plutôt améliorer le transport collectif.

On y revient encore!

Oui, il faut chercher à accommoder ceux qui sont prêts à prendre le virage du bus, convaincre ceux qui sont tout près de dire oui… et se donner les moyens de rendre le changement des habitudes plus facile… ou moins pénible.

Il n’y a pas 56 solutions? En fait oui : améliorer l’offre, les fréquences, relier intelligemment tous les secteurs de la Ville, créer de la fluidité entre les moyens de transport, etc. etc.

…et réserver des voies au transport collectif.

Ah oui. Pour sortir le bus des bouchons de circulation, en effet. Le matin, il faut circuler à plusieurs dans une seule voiture pour pouvoir utiliser la voie réservée pour avoir la chance de constater de visu que presque toutes les voitures immobilisées dans la file que l’on dépasse ne contiennent qu’une seule personne. D’où l’expression : vous n’êtes pris dans le trafic, VOUS êtes le trafic!

En somme, l’idée est de tout mettre en œuvre pour que les options autres que la voiture deviennent attrayantes. Pas avec l’objectif d’éliminer la voiture, mais plutôt de rendre la décision du changement plus naturelle, plus inspirante.

Et ce n’est pas en mettant tous nos œufs écolos dans le panier de la voiture électrique qu’on y arrivera, force est de l’admettre. Surtout qu’un bouchon de circulation, qu’il contienne des voitures électriques ou à essence, ça reste un bouchon.

C’est sans doute moins polluant, mais ce n’est pas moins long…

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