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Michel Lapointe : 25 ans d’émerveillement culturel

Michel LapointeMichel Lapointe et des jeunes sur les plaintes d'Abraham. Photo : Courtoisie

Saint-Jean-Baptiste — Michel Lapointe n’a pas vu filer les 25 dernières années. Le nouveau retraité s’amusait trop avec sa «paternelle» à explorer leur voisinage et à visiter des expositions artistiques. Au fil des ans, le professeur a permis aux enfants de s’ouvrir sur ce qui les entoure et à la culture.  

Par Marie-Claude Boileau

Lorsqu’il est arrivé à Québec dans les années 90, MICHEL LAPOINTE est orthopédagogue à l’hôtel-Dieu Sacré-Cœur où l’on accueille des jeunes en difficulté qui ont une faible estime. Une expérience difficile, confie-t-il. Il regarde par la suite les postes disponibles ailleurs dans la commission scolaire et voit une place à la maternelle à l’école Saint-Jean-Baptiste. Le film, Un flic à la maternelle, venait de sortir ce qui le fait sourire, raconte-t-il, et il décide de postuler. «Je me suis dit que c’était une occasion de donner l’envie à ces jeunes d’aller à l’école, d’apprendre et de leur fournir un bon coffre à outils. C’est donc devenu une paternelle», mentionne-t-il. En 1990, seulement sept hommes sont des enseignants au Québec. Les temps ont beaucoup changé depuis.

Explorer

À l’école Saint-Jean-Baptiste, il découvre que les parents sont des musiciens, des comédiens et des bohèmes universitaires. Originaire du Bas-du-Fleuve où tout le monde se connaît, il décide de faire du quartier un petit village. Avec ses élèves, ils partent cogner aux portes des commerçants pour les rencontrer et voir ce qui les entoure. De par l’emplacement de l’école, M. Lapointe et les petits se rendent à pied dans les musées, les galeries d’art, les événements culturels comme le Mois Multi, au Parlement, etc. «L’école, on y va pour apprendre. Les enfants sont placés devant l’inconnu et un peu d’échecs. Je me suis dit qu’il faudrait les amener dans un milieu créatif où ils pourraient vivre des réussites à l’extérieur de l’école. Quand vient le temps de trouver un son dans un mot et qu’un enfant a de la difficulté, je lui dis : “t’en souviens-tu quand on est allé voir Giacometti? C’est toi qui as trouvé la toile que l’on cherchait. Tu en as des forces.” Je suis conscient qu’on n’est pas tous pareils, pas tous académiques, visuels ou auditifs. Je voulais qu’ils vivent des succès hors école et qu’ils apprennent à se connaître. Chante-le, danse-le, mime-le-moi et apprend la notion à ta façon. La maternelle est le lieu pour découvrir tout ça», explique-t-il.

Sortir

Les jeunes dessinent des cartes pour les personnes seules de la popote, font du bénévolat au marché de proximité, exposent des œufs à Pâques à l’épicerie Européenne. Tout est un prétexte pour sortir de la classe, explorer, découvrir. Les sorties sont des occasions pour apprendre des couleurs grâce aux vitrines des commerçants ou des affiches, les chiffres par les numéros de porte. M. Lapointe avoue qu’il a été chanceux, puisqu’aujourd’hui tout est plus encadré. Les activités spontanées ne sont plus difficiles à réaliser.

Après 25 ans d’enseignement, M. Lapointe tourne la page. Il dit qu’il va sûrement s’ennuyer de toute cette énergie, mais qu’il gardera de précieux souvenirs de ces petits boutchous.

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