Producteur de film : Un métier peu routinier

Sonia Despars de ParallaxesPhoto : Élias Djemil

Saint-Roch — La Ville de Québec s’impose de plus en plus comme une ville cinématographique. Plusieurs films y ont vu le jour au cours des derniers mois. Parmi ceux-ci, La chute de Sparte, un long-métrage produit par une entreprise de Québec, Parallaxes. L’histoire écrite par Biz et réalisée par Tristan Dubois sort dans les cinémas le 2 juin. Pour en savoir plus sur son métier, Le Carrefour s’est entretenu avec Sonia Despars, copropriétaire de Parallaxes et productrice de films.

Par Marie-Claude Boileau

Pourquoi avez-vous voulu transposer La chute de Sparte en film?

Pour nous, c’est une histoire universelle. Tout le monde peut se reconnaître dans son propre cheminement au secondaire, dans son adolescence. Pour nous, c’était une histoire distinctive. Il y avait quelque chose à travailler aussi pour le public jeunesse. C’est un public qui continue d’aller au cinéma. On espère qu’ils seront charmés par la proposition.

À quel moment avez-vous choisi de faire le film?

En fait, l’idée part d’un créateur qui nous la propose. Dans ce cas-ci, Tristan Dubois, le réalisateur avec qui l’on a développé quelques projets, connait Biz, qui est son ami de longue date. Lorsqu’il a sorti son roman, il lui a dit qu’il voulait le faire. On a vite décidé de mettre le développement sur les rails pour l’adaptation.

Comme productrice, quel est votre rôle?

Notre travail c’est beaucoup de mettre en place le financement du projet, mais aussi de les accompagner, auteur et réalisateur, dans le développement. Donc, on lit les scénarios, on note des commentaires. C’est un rôle qui est assez global. En gros, on fait le démarchage financier.

Est-ce votre premier film de fiction?

Non, c’est le deuxième de l’entreprise. On a fait une coproduction avec la France il y a quelques années, 2 Temps, 3 Mouvements, qu’on avait entièrement tournée à Québec. C’est toutefois le premier long-métrage où l’on est producteur unique, mais on a une longue expérience. On a fait une série jeunesse La Dérape sur le Club Illico.

Comment choisissez-vous vos projets?

On n’a pas de ligne directrice claire. Lorsqu’on regarde notre feuille de route, on donne autant dans le documentaire que dans la fiction. C’est le sujet, le point de vue, le créateur aux commandes qui nous guide. C’est tellement un long processus, on s’assure d’être compatible. Ça relève de l’instinct : est-ce qu’on croit assez au projet pour dire qu’on va le pousser? Parce que le développement, le financement, la postproduction et la tenue des livres, ça se compte en années.

Qu’est-ce qui vous rend fier avec La chute de Sparte?

Tous nos projets nous rendent fiers. Mais La chute de Sparte, c’est un grand projet. C’est un scénario ambitieux. Il y a eu beaucoup de défis pour rendre cette ambition à l’écran. L’équipe a travaillé très fort, le réalisateur en particulier pour mettre ses idées en place. Il y a beaucoup d’éléments dans le film : du sport, des effets spéciaux, une trame musicale. Ça n’a pas été simple de rentrer toutes ces intentions-là dans un budget québécois. On est assez fier du résultat.

Êtes-vous originaire de Québec?

Je suis native de la Montérégie et mon collaborateur, Marc (Biron), vient aussi de la Rive-Sud de Montréal. On a fait le chemin inverse de plusieurs gens du milieu. J’ai eu une opportunité de travail, il y a 15 ans, de venir ici pour travailler dans une boite de production où je suis restée durant plusieurs années avant de fonder Parallaxes. Et on a décidé de rester ici. On s’était enraciné. On trouve que c’est une belle qualité de vie, même si, faire du cinéma à Québec, c’est difficile.

Difficile comment?

L’industrie est petite. On est loin des décideurs. Il faut essayer de travailler avec ça. Mais il y a une belle effervescence depuis quelques années avec la Ville qui a mis en place des mesures d’aide au démarrage et le soutien à la production cinématographique. On sent que ça vient stimuler. Il y a beaucoup de production qui se prépare à Québec.

Qu’est-ce que vous aimez de votre métier?

En fait, c’est loin d’être routinier. Les projets sont tellement différents, c’est comme si tu te promenais d’un univers à l’autre tout le temps. Un film de chasse sur les filles, Coureurs des toits, La chute de Sparte et La dérape, ce sont tous des productions qui nous font explorer des sujets différents.

Y a-t-il des lieux très cinématographiques à Québec?

Ça dépend de la personne qui va filmer. Je pense que ça part des yeux du réalisateur et du directeur photo, tout peut devenir cinématographique selon moi. Québec est une magnifique ville. Ce qui est le fun est qu’on a peu de distance de plein de lieux différents ce qui est moins le cas à Montréal. Je trouve que c’est une force de la région.

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