Éditeur du Carrefour: Entrevue avec Martin Claveau

Martin ClaveauMartin Claveau. Photo : Marie-Claude Boileau

Québec — Éditeur du Carrefour, Martin Claveau dirige la destinée du journal depuis ses balbutiements. Il a affronté les tempêtes et fêté les bons coups. En 20 ans, le monde des médias a énormément changé. Entrevue.

À quoi attribues-tu la longévité du Carrefour?

Je pense que c’est un concours de circonstances. C’est lié à plusieurs éléments. Je dois y avoir un rôle indirectement puisque je suis quelqu’un de persévérant. Mais aussi parce qu’il y a des gens qui ont continué avec moi. Ça répondait également à un besoin dans le temps. On a toujours su s’adapter. Le Carrefour a évolué. Il est passé de 15 000 exemplaires à 30 000, puis redescendu et remonté à 75 000 avant d’être publié à 50 000 copies. Je crois qu’on a offert un produit qui répondait à un besoin, qui plaisait à des annonceurs et que les gens attendaient. On a développé une personnalité qui nous est propre.

Quel bilan fais-tu de ces 20 ans?

Je suis content d’avoir continué même si ce n’est pas tout à fait ce que j’espérais au début. Je voulais que ça soit plus gros, plus omniprésent dans l’espace médiatique, avoir plus d’employés, plus de chroniques. Je voulais un journal local et différent, mais quand même il est là. Je reste très fier de ce qu’il est. Il est honnête, il rend service à du monde.

Selon toi, qu’est-ce qui distingue Le Carrefour?

Il est local. Il est fait par une équipe dévouée et attachée au journal. Ça a une influence sur le produit que l’on fait. On lui donne toutes sortes de petites teintes qui sont à nous autres. Je pense que les gens qui le lisent le voient. C’est l’attention personnalisée que les employés accordent au journal.

Les médias changement particulièrement dans le papier. Comment les hebdos doivent-ils s’adapter?

Si je le savais, je le ferais! Je pense que c’est par essai et erreur. Une chose qui se dégage est que les journaux doivent être plus près de leur marché. Il doit être local et avoir des sujets qui intéressent les lectures et non des articles fourre-tout. Je crois que le papier va durer encore quelques années. Tout ne pourra pas migrer vers l’Internet. Seront-ils remplacés par des sites web? Ça se fait en partie, mais les expériences ne sont pas jusqu’à maintenant concluantes. C’est un mixte de tout ça. On avait prédit la fin de la radio et celle de télé alors que ce sont deux médias toujours présents dans nos vies. Une chose est sûre : certains éléments ne reviendront plus comme les petites annonces classées. Le marché de l’immobilier se tourne vers l’Internet.

Quels sont les avantages d’être une publication indépendante?

Faire des changements n’est pas quelque chose de compliqué et pour laquelle tu as besoin de demander à un conseil d’administration basé à Montréal. Tu peux parfois te péter la gueule, mais le coût est relativement contrôlable. C’est le principal avantage à avoir le contrôle de sa destinée. D’un autre côté, nos moyens financiers sont plus limités. Vouloir changer la vocation d’un journal comme le nôtre de A à Z, ça serait difficile. Il faudrait le faire tranquillement. Ceci dit, je remarque que les grandes chaines le font rarement. Néanmoins, il existe plus d’avantages à être indépendant qu’être affilié à une grande chaine. C’est le fait d’être redevable à soi-même : s’il y a un succès, c’est à cause de nous autres et vice versa.

Quels sont les défis quotidiens du Carrefour?

Être meilleur, de s’améliorer, de faire en sorte que l’on progresse. Par exemple, développer de nouveaux créneaux pour les ventes, avoir des sujets plus originaux pour la rédaction, de comprendre ce que les gens veulent lire. D’être capable de rayonner.

Qu’est-ce que tu aimes de ton travail?

Le Carrefour est attribuable aux gens qui y travaillent. Ça fait partie de mes plaisirs de rentrer au bureau avec des employés qui partagent le même objectif commun. C’est l’aspect le plus important. Les défis et le bilan du Carrefour sont réalisables et redevables envers les personnes qui y ont œuvré. Ils ont fait que le journal est toujours là.

En rafale

  • Pour te détendre… je lis et je fais du sport.
  • Le dernier livre que tu as lu… Riche et pauvreté des nations.
  • Le dernier concert que tu as vu… Tom Petty and the Heartbreakers.
  • Ce que tu refuses de manger… Du pâté chinois.
  • Ton plus beau voyage… J’hésite entre le Brésil et le Vietnam. J’ai beaucoup aimé la Californie aussi.

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