Des toilettes pour d’Iberville

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Nous sommes en 2021. Pratiquement tous les parcs de bonnes dimensions de la ville de Québec possèdent des toilettes. Toutefois, un parc très populaire situé à l’extrémité sud-est de Limoilou résiste à l’invasion des enfants qui ont envie de pipi, le parc d’Iberville.   

Nommé en l’honneur de ce grand bâtisseur de la Nouvelle-France, que fut Pierre Le Moyne D’Iberville, le parc d’Iberville existe depuis aussi longtemps que je me souvienne et il est très fréquenté par la population du secteur dont je suis. L’endroit a une bonne dimension et il est possible d’y pratiquer différentes activités, comme dans tous les parcs du genre.

La Ville a récemment rafraîchi les installations et ajouté de magnifiques jeux d’eau qui sont très populaires. Le parc possède, de plus, un bâtiment qui servait jadis aux usagers et qui comporte, entre autres, des toilettes. 

Pour fréquenter pas mal ce lieu, je constate qu’il y a assez souvent des enfants et les enfants, c’est bien connu, ça ne sait pas toujours quand ça aura envie. Comme nous habitons près, nous retournons à la maison avec notre héritière, mais tout le monde, qui passe et qui arrête là, n’a pas la même possibilité. 

Pourtant, malgré la popularité du parc, depuis une dizaine d’années le bâtiment est cadenassé et inaccessible pour des raisons un peu nébuleuses. À ce jour, en dépit des demandes de dizaines de citoyens et de résolutions du Conseil de quartier, il n’est toujours pas question d’ouvrir l’accès à ces toilettes à court terme. Les toilettes du parc d’Iberville se laissent désirer. Si je compare, à peu près tous les parcs de dimensions similaires à d’Iberville possèdent leurs latrines. Lors des différents échanges, les fonctionnaires de la Ville ont prétexté des raisons de sécurité et de mise à niveau des installations pour interdire l’accès.

Il y a quelques années, à l’époque du troisième film de Star Wars, le parc était fréquenté par des personnes bizarres. Il est même arrivé à certains d’y trouver des seringues qui ne servaient assurément pas à donner des vaccins contre la COVID. Depuis cette belle époque, les familles sont revenues dans le secteur, si bien que le parc a une bonne fréquentation et, à mesure que des enfants sont revenus, les « weirdos » ont disparus. 

Lors d’une séance récente du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, les citoyens, dont je suis, sont revenus à la charge et ont encore demandé que les toilettes soient rendues accessibles. La conseillère municipale, Suzanne Verreault, a jugé que cette comédie avait assez durée. Elle a pris le dossier en charge et elle a même obtenu une évaluation des travaux. Il en coûterait 85 000$, pour rendre les toilettes du parc d’Iberville accessibles, selon la Ville. Ça me semble un peu cher, puisque pour ce prix-là, je fais pratiquement refaire le solage de mon duplex, mais bon, « au moins on sait à quoi s’en tenir », comme disait madame Verreault, qui a mis le dossier dans la machine à saucisses.  

En attendant que ce soit fait, les enfants qui voudront faire pipi devront soit : continuer de se retenir, retourner chez eux ou encore exécuter leur forfait dans un petit coin tranquille du parc, comme certains le font présentement. Ah oui, c’est vrai, j’oubliais presque le principal dans toute cette histoire de toilettes. Triste ironie du sort, d’Iberville est décédé d’une fièvre jaune, à La Havane, en juillet 1706. Ça ne s’invente pas…  

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