Jordane : les splendeurs du folk

JordanePhoto : Courtoisie

Jordane a lancé « 12 jours », un premier album de chansons originales en janvier 2019.  En février dernier, elle offrait un EP, «Les chansons-polaroïd », comme quatre miroitements de son récent parcours.  Sa grande force est de demeurer dans la vérité du texte.

Par Susy Turcotte

Tu dévoiles ta démarche avec clarté : « Chaque photo imprimée redonne de la splendeur aux mots.  J’ai eu envie que mes chansons figent les moments de la même manière. »

Jordane : Plusieurs chansons datent de la même période de création que « 12 jours ».  À chaque spectacle, on immortalise la ville dans laquelle on va.  On choisit un moment précis et on prend un polaroïd. Les polaroïds sont des objets physiques parfois imparfaits. Clément Desjardins coécrit toutes les chansons avec moi et on se construit beaucoup musicalement et artistiquement par la route, la tournée et les villes qui nous ont marqués.  

Ta version de « Quand le soleil dit bonjour aux montagnes » se détache de celle qu’on connaît.

J. : Je suis tombée en amour avec cette chanson et je désirais remettre en valeur ses paroles et la faire exister auprès des gens de ma génération. Les montagnes et les grands espaces sont des lieux de ressourcement et de recueillement. Ça fait partie de notre américanité d’avoir cette relation avec la nature. La chanter en français et en anglais permettait de mettre en parallèle ces deux solitudes qui ont toujours coexisté sur le même territoire.

« Le jeu des corps » explore la réalité de devenir femme.

J. : Simone de Beauvoir écrivait qu’on ne naît pas femme, on le devient.  Je voulais livrer les choses telles qu’elles se vivent dans une première expérience sexuelle, surtout la découverte de sa féminité, la transition entre fille et femme.

Quand tu as participé à La Voix en 2018, tu t’es révélée à nous avec une touchante interprétation de « Both Sides Now ».

J. : Tout n’est pas blanc ou noir. Chaque situation qu’on vit comporte deux versants, des aspects positifs et négatifs.  Quand on en prend conscience, ça nous aide à relativiser et à se détacher de ce qui nous apparaît difficile. Parfois prendre un peu de recul peut nous éclairer, et cette chanson nous y invite.

Pour « Victoria », quel était le contexte de création?

J. : Clément et moi étions sur l’île de Vancouver et on regardait au loin l’île de Victoria. Clément était plus loin sur la plage et jouait du banjo. Il y a des mots et une mélodie qui ont jailli en moi au même moment. Je lui ai présenté ce qui me venait en tête avec son riff. Cette chanson capture un moment très simple et très vrai de la rencontre entre deux personnes.


Jordane et Clément Desjardins s’envoleront à Charlottetown les 3 et 4 avril prochain puisqu’ils sont en nomination dans la catégorie auteur-compositeur francophone de l’année de la 14e édition du Prix de musique folk canadienne.  Le 2 avril, ils offriront leur folk immortel au Théâtre Petit-Champlain.

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