On se calme le pompon urbanistique

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Hé bien…

En termes d’aménagement du territoire, force est de constater qu’on se fait dire, à droite et à gauche, qu’il est important de réfléchir et de refaire nos devoirs. 

« On » exclut la personne qui écrit, le « on » concerne la Ville de Québec et le Port de Québec. Et ceux qui parlent sagement sont : le gouvernement du Québec et les citoyens. 

C’est pas mal!

Les terres agricoles sont au cœur de cette nécessaire (nouvelle) réflexion. Le schéma d’aménagement et de développement — sorte de plan de match, de vision du développement du territoire pour les prochaines années — est un outil important et sérieux qu’il faut préparer avec soin. Et dans ce plan, la Ville avait de l’appétit pour les terres agricoles, histoire de pouvoir accueillir les presque 30 000 nouveaux ménages d’ici 20 ans. Pour ce faire, on avait un concept de quartier flambant neuf sur les terres des Sœurs de la Charité, à Beauport, gracieuseté de Michel Dallaire, promoteur bien connu et très, très présent. 

Mais, le ministère des Affaires municipales a dit « non », n’ayant pas été convaincu de la nécessité de dézoner de précieuses terres agricoles. Il demande à l’agglomération de Québec (qui porte ce plan et qui inclut Québec, Saint-Augustin-de-Desmaures et L’Ancienne-Lorette) de refaire ses devoirs et d’y apporter des modifications. C’est la troisième fois.

Il est donc temps de se calmer le pompon et de penser densification intelligente, cohérente et respectueuse du développement durable. Et puis, c’est le temps d’avoir de la vision : on ne détruit pas des terres agricoles pour toujours, sans avoir réellement fait le tour du potentiel de densification d’un territoire. Et on n’est pas là, mais pas du tout.

Même le Port de Québec, qui avait des plans fabuleux pour le Bassin Louise (condos, hébergement, divertissement…), doit faire marche arrière. Il y a tiédeur au chapitre des acheteurs de condos et on sent que, politiquement, il est peut-être mieux d’éviter les levées de boucliers. Alors, on revoit le concept à la baisse et on opte pour la modestie. Ici aussi, la réflexion et la mesure dans l’action seront les bienvenues. 

Dans tout ça, il y a des citoyens qui ont fait savoir qu’il ne fallait pas gâcher un potentiel agricole ni faire n’importe quoi dans le secteur du Vieux-Port. C’est sain. C’est même emballant.

Si on a de la vision, on devine que l’agriculture de proximité sera incontournable avant longtemps. On sait aussi que les milieux doivent être densifiés avec doigté et justesse, ayant en tête les principes visant à bâtir une ville à échelle humaine, qui opte pour des aménagements favorisant la vie, l’activité, la santé, dans un environnement sain et de qualité, où les déplacements seront plus harmonieux. 

C’est faisable, ça. Vraiment.

Mais, pour ça, il faut respirer par le nez et réfléchir. 

Ça ne semble pas payant, politiquement, la réflexion? 

Si on détruit un milieu de vie, vous voulez gager que ça aurait été payant de réfléchir, avant?

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