Passer à côté, Jacques…

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

D’abord les faits : ça fait près de 20 ans que la Ville néglige l’aréna Jacques-Côté. Cette année, comme l’année dernière, le ciel a été trop généreux en neige. Elle s’est accumulée… au point de voir une poutre s’affaisser en février. C’est fermé depuis. 

Bilan : ça prendrait 11 millions $ pour remettre ça à niveau, alors on jettera le tout par terre pour fêter la Saint-Jean. À la place, on ira avec la très originale idée d’habitation à forte densité. Oui, dans un secteur déjà pas tellement évident, dont l’équilibre fragile s’embourbe facilement, côté circulation.

Côté problèmes, on en relève plusieurs : primo, a-t-on joué avec la sécurité des utilisateurs de l’aréna? Facile à dire après, oui. Mais, ça se disait déjà beaucoup, avant. C’est d’autant plus choquant que la Ville elle-même parlait de la nécessité de déneiger les toitures. Il y en avait pour au moins 5 pieds sur la tête de Jacques-Côté. Ça respectait les normes, dit-on. Mais, les normes, c’est bon jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’on était à côté de la plaque.

Secundo, si la densification est la clé de l’avenir de l’aménagement urbain de Québec, c’est la densification INTELLIGENTE qui importe, et non pas la densification à tout prix. Ici, encore une fois, ça sent fort la nanane immobilière. C’est pas comme si l’administration en place n’avait pas l’habitude d’être accommodante plus que raisonnablement avec ses amis promoteurs. Sauf qu’ici, on s’attendrait à du doigté, du savoir-faire, de la vision. On est plus dans le « comme d’hab » que dans la pensée profonde.

Tertio : ça sert à quoi, une ville? À aménager le territoire, certes, mais aussi à offrir des services. C’est, en gros, pour ça que vous payez des taxes. Or, l’aréna est utile à la vitalité du Faubourg Saint-Michel, ce milieu de vie a bien besoin de cette infrastructure. C’est pourquoi une ville doit toujours chercher à maintenir un équilibre entre le développement et l’offre de services. Surtout qu’ici, on se retrouve avec 150 heures de glace sur les bras. Il faut trouver où faire patiner nos jeunes, ce qui peut être un casse-tête côté planification.

Ainsi, au lieu de faire de la gymnastique avec les horaires, on aurait dû faire un programme de maintien de la santé de l’infrastructure sportive locale. Ça aurait été une manière efficace de répondre aux objectifs de celui qui a poussé le projet à l’origine, Jacques Côté, un entrepreneur, amoureux de sport, qui a convaincu la Ville de Sillery d’embarquer dans le projet d’aréna qui porte son nom depuis des décennies.

Mais là, on est en train de passer à côté, Jacques.

Et c’est triste.

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