Noir Silence : Comme des mustangs sauvages

Noir silencePhoto: Courtoisie

Lors de l’événement Rideau, Noir Silence présentait un nouveau EP intitulé, Tiens ma bière, proposant ainsi un matériel qui s’apparente au new country. «On raconte des histoires plutôt que de dénoncer des faits», me dira Jean-François Dubé pour qualifier la démarche actuelle du groupe. 

Par Susy Turcotte

Vos raisons d’œuvrer en musique ont-elles changé?

Jean-François Dubé : Les enjeux sont différents. Avant, on désirait faire notre place et conquérir ; on était des jeunes loups. Aujourd’hui, Noir Silence a gagné en autonomie puisqu’à l’intérieur du groupe, il y a un gérant, un agent de promotion, un producteur et un diffuseur de spectacles. Produire un album ne nous coûte plus cher : on a toutes les ressources au sein du band. Dernièrement, tous les membres ont vécu des moments assez difficiles et je pense qu’on n’a jamais été aussi solidaires, prêts à se soutenir. Quand tu es adolescent, tout te coule sur le dos. Maintenant, on est tous des pères de famille. On est rendus à 14 enfants. On fait de la musique un peu comme les membres d’un club de hockey amateur qui se rejoignent le samedi soir pour jouer au hockey et qui tripent. C’est une passion. Plusieurs avaient délaissé le métier au cours des dernières années pour se centrer sur leur famille, leur travail, gagner de l’argent. En se retrouvant, on est davantage liés par le plaisir.

Parle-moi de Mustangs sauvages, la première chanson qui a jailli lors de tes trois jours intensifs d’écriture avec Michelle Lambert.

J.-F.D. : Mustangs sauvages a été un peu inspirée de l’expérience de mes parents : ils ont quitté la ville, décidant de tout abandonner pour vivre à la campagne. J’avais cette image des mustangs sauvages et de grands espaces que j’ai confiée à Michelle avec qui j’ai écrit ce texte.

Comment vos expériences de vie ont-elles transformé la création?

J.-F.D. : Le changement de personnalité et de sexe de Michelle Lambert a eu une incidence sur la création. Au début de Noir Silence, j’écrivais 70% du matériel. Michelle est une femme très épanouie et bien dans sa peau, cette harmonie se reflète dans l’écriture. Une symbiose unique s’est installée quand on écrit ensemble. On vit de beaux moments d’euphorie quand on a la certitude d’avoir trouvé la phrase parfaite. Nous avons travaillé les accords de base, les mélodies, les textes. Puis Michelle a poursuivi la recherche avec Jean-François Bernatchez en quête d’accords complémentaires, de riffs de guitares, de solos. Avant l’écriture était plus personnelle, chacun de notre côté. Une idée était proposée et le groupe se greffait. À nos premiers albums, à vingt ans, chacun tenait à son opinion et on arrivait à un album de compromis. Maintenant, on donne le meilleur de soi et en résulte un album plus zen.


Noir Silence viendra renouer avec ses fans le 23 mai au Centre d’art La Chapelle. Les membres du groupe, Samuel Busque, Jean-François Bernatchez, Jean-François Dubé, Michelle Lambert et Martin Roby, sont toujours habités par ce qui les soudait à leurs débuts, ne se doutant pas alors que leur hymne On jase de toi demeurerait intemporel.

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