La contribution

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Ceux qui lisent à l’occasion cette chronique savent que j’habite en ville et que j’aime bien ça. Certes, demeurer en ville a ses avantages, mais cela représente aussi sa part d’inconvénients. Le stationnement en est un.

C’est bien connu, on essaie de se trouver un endroit pour se garer comme on peut en milieu urbain. Souvent, c’est pénible. Alors, toujours est-il, que la ville me vend, pour la modique somme de 80$ par année, une vignette, qui me donne essentiellement le droit de contrevenir à son propre règlement et de me garer devant chez moi.  Je sais, ça ne coûte absolument rien aux gens de Charlesbourg ou Beauport, mais bon, ils sont plus loin de l’action et ont besoin de leur char pour aller chercher du lait.

Récemment dans mon secteur, soit la zone de stationnement 23, j’ai remarqué une présence plus sentie des agents de stationnement. De nombreux véhicules ont été remorqués et on distribue généreusement les constats d’infractions. Je suis une des nombreuses et malheureuses victimes de ce zèle printanier. Je me suis donc vu gratifier d’un billet de stationnement pour m’être garé… au même endroit que d’habitude.

Lorsqu’on se gare au coin d’une rue, selon le règlement municipal, on doit être à 5 m du coin virtuel de ladite rue. Selon l’espace occupé par les autres, il arrive que mon véhicule dépasse légèrement cette «zone virtuelle». «En ville, il est rare qu’on applique ce règlement, car on sait que c’est difficile pour les résidents de se stationner», m’a déjà confié un agent de stationnement à qui j’avais demandé si je pouvais me garer de cette façon. J’ai dû tomber sur une mauvaise journée ou sur quelqu’un qui n’avait pas eu le mémo. Toujours est-il qu’un vendredi, à mon retour en fin de journée, je constate, avec horreur, ce constat sur mon pare-brise.

Les «habitués» le savent sans doute, mais les contraventions de stationnements tiennent maintenant compte de la dévaluation du dollar canadien et sont passées de 42$ à 63$. Cette augmentation de 50% par rapport à l’ancien prix a été faite pour des raisons plutôt abstraites, mais il faut comprendre que la Ville a besoin de cash. En fait, l’amende elle-même est de 30$ auxquels on ajoute des frais de 13$ et on saupoudre le tout d’une généreuse contribution à je ne sais quoi de 20$. Habituellement, quand je contribue à quelque chose, on me dit en quoi ça consiste, mais là, on ne le précise pas. Alors, tenez-vous-le pour dit, la directive a changé et les agents de stationnement se fient dorénavant à la dimension de leur véhicule, qui mesure 3 m, pour juger de votre distance par rapport au coin de la rue. Les pancartes de permission de stationnement ne peuvent faire office de début de zone et vous devez vous-même calculer votre 5 m à partir du coin de la rue virtuel. Comme on sait que les «coins de rue» sont la plupart du temps ronds, ce n’est pas évident.

Alors, 63$ en moins dans mes poches, j’envisage maintenant de me confectionner un ruban de 5 m pour vérifier si je respecte le règlement. J’éviterai ainsi de verser encore plus d’argent à cette belle et grande ville à dimension humaine que j’aime bien, mais pas tant que ça finalement.

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