Impressions citadines par Catherine Dorion: L’argent c’est du temps

Livre de Pierre LefebvrePierre Lefebvre, «Confessions d’un cassé», Boréal, 2015. Photo : Courtoisie

Ce livre, «Confessions d’un cassé», me fait beaucoup de bien. Pierre Lefebvre, auteur, y parle de son rapport à l’argent – de son indifférence à l’argent, en fait.

Hostie que je me reconnais. Pas trop cassée, mais c’est presque par hasard – et parce qu’acheter des choses ne m’excite pas beaucoup, ce qui fait que l’argent qui rentre ne ressort pas vite. Tant mieux pour moi, me direz-vous.

Sauf qu’on est des putains d’extraterrestres en ce monde quand l’argent n’occupe à peu près pas nos pensées, ne détermine à peu près pas de choix de vie, n’est à la source d’aucune réelle angoisse…

Le monde est bâti autour de lui, pour lui. Peu importe ce qu’on en pense, c’est comme ça et c’est ça qui est ça (pour le moment).

C’est presque comme être athée au temps de l’Inquisition.

Dissidence profonde.

Je pense à cette phrase entendue quelque part à propos du système soviétique : «Les auteurs dissidents qui tenaient le coup en URSS n’étaient pas ceux qui avaient l’esprit le plus fort. Ce sont ceux qui avaient l’estomac le moins demandant.»

Dans notre système, ce sont peut-être aussi ceux qui sont attachés à leur liberté au point de rechigner à échanger leur temps libre contre de l’argent. «Time is money, je le sais trop bien, écrit Lefebvre, mais les gens nagent en général ou dans l’un, ou dans l’autre.»

Question de choix.

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