La passerelle pour «nowhere»

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Les scientifiques ne s’entendent pas sur ce qu’est le néant, mais pour moi, le néant, ça ressemble étrangement au parking de l’ex-Target à Place Fleur de Lys.

Toujours est-il que présentement, on se vante à coup de grosse pancarte que ça coûtera 2,2 millions $ pour ériger la passerelle piétonne qui enjambera l’autoroute Laurentienne à cet endroit. Ce lien était nécessaire, semble-t-il, pour amener les hordes de gens qui vont dorénavant déferler sur le site du Centre Vidéotron en provenance de Place Fleur de Lys. Parfois, j’essaie très fort de comprendre comment les gens qui nous dirigent en arrivent à de telles conclusions? J’essaie de faire la part des choses, de me mettre à leur place et pourtant, je n’y arrive pas.

Cela dit, ça pourrait se justifier d’avoir un passage dans ce coin-là. Ce n’était pas évident de se rendre à pied à l’ancien Colisée, si l’on venait de Vanier, et avec la marée humaine qui s’y dirige présentement dans le coin…

Le problème, c’est l’endroit où on la construit, cette satanée passerelle. Après vérification, elle se trouve à une quarantaine de pas de la rue Soumande, où il existe déjà un trottoir très fonctionnel qui mesure 5 pieds de large des 2 côtés. Pourtant, à peu près personne ne l’utilise. Tout ça va vraiment changer avec le Centre Vidéotron?

Il me semble que la passerelle aurait été plus pertinente pour amener les gens du restaurant East Side Mario ou du magasin Sears à la limite. On aurait aussi pu attendre de voir si ce lien était vraiment nécessaire après quelques mois de spectacles pleins à craquer. En attendant, on aurait pu se contenter de rendre le trottoir actuel plus attirant, en y investissant 10 000$, mais non, il fallait qu’on se tape une passerelle pour nulle part à 2,2 millions $.

Ce qui est désolant, c’est qu’on n’apprend jamais. On refait la même erreur qu’au parc Victoria dans les années 70-80. Là, où l’on a construit, non pas une, mais bien deux passerelles à de mauvais endroits pour traverser l’autoroute. Résultat : de nos jours, la plupart de ceux qui se rendent à pied aux Capitales essayent de passer par le coin Laurentienne/Croix-Rouge et évitent les deux passerelles qui demeurent très peu fréquentées, car elles sont à la mauvaise place.

Il en va du flot des humains comme de celui des rivières, on peut essayer de les détourner, mais à la longue, ils prendront le chemin le plus naturel. Une belle passerelle à 2,2 millions $ sera très utilisée si elle répond à un besoin, ce qui est loin d’être le cas près de la rue Soumande.

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