Beyrouth en Québec

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Je fais beaucoup de choses à pied, mais j’utilise aussi ma voiture assez souvent. Parmi les chemins que j’emprunte pour circuler, la 2e Rue à Limoilou occupe une place spéciale dans mon cœur, mais pas pour les bonnes raisons.

Je parle ici de la jonction entre la 2e Rue et la 2e Avenue, près de la rivière Saint-Charles. À cet endroit, il n’y a pas de résidents, seulement des entreprises, comme Allard fruits et légumes surgelés. Chaque fois que j’y passe, je me croirais presque dans une zone de guerre civile au Moyen-Orient tant l’endroit fait peur. Ce n’est pas des farces, si cette rue était une personne, elle serait une lépreuse pestiférée aux dents noires du Moyen-Âge. Ce micro bout d’asphalte est en fait un incroyable condensé des pires atrocités municipales.

Passons outre le fait que les bâtiments ne sont pas très beaux, c’est l’état de la chaussée à cet endroit qui attire l’attention. Sur une distance de 200 mètres, je compte des dizaines de trous ou bosses et certains ont parfois jusqu’à un pied de profondeur. On dirait que cette portion de la 2e Rue a subi un bombardement tellement elle est maganée. Avec de la neige l’hiver, l’endroit pourrait pratiquement être utilisé comme site d’entraînement pour les sœurs Dufour-Lapointe. Non vraiment ici, on ne parle plus de nids de poules, mais plutôt de ptérodactyles!

Étant donné que personne ne réside dans cette section de la 2e, la Ville s’en fiche un peu. On y «patche» les trous, année après année, et ça dégénère. La scène est désolante.

Chaque fois que je passe, je me souviens avec nostalgie de ces rues du tiers-monde que j’ai arpenté plus jeune. Pourtant, un peu par habitude, je continue d’emprunter ce bout de rue.

Lorsqu’elle est avec moi, ma blonde me rappelle toujours avec ironie que je risque d’endommager la voiture tant mes zigzags sont nombreux. À vrai dire, le seul point positif que je vois de la 2e Rue, c’est qu’il n’y a pas de danger que personne ne s’y endorme au volant.

Commentez sur "Beyrouth en Québec"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.