Au fil de mes lectures…  

Alexandre 1er Tzar de RussieAlexandre 1er Tzar de Russie (banque image Carrefour)

Saviez-vous que… le tsar Alexandre 1er, empereur de Russie de 1801 à 1825, aurait volontairement disparu, se faisant passer pour mort, afin d’échapper à la fonction de monarque, qu’il détestait ? Même si l’écrivain Henri Troyat[i], de l’Académie française, ne semble pas appuyer cette thèse, plusieurs écrivains sérieux l’accréditent. Cependant, de nombreux faits se révèlent contradictoires dans cette histoire, et il est difficile de pencher pour une hypothèse ou pour une autre.

Une chronique de Pierre Drolet

Dès le règne de Catherine II, la Grande, sa grand-mère, Alexandre avait pris la cour en aversion, rêvant d’une vie familiale en simple particulier dans une province tranquille. Il se proposait de renoncer au pouvoir. Cependant, personnalité complexe, sans autorité, indécis, hésitant et ayant de la difficulté à prendre des décisions, il n’a pu s’opposer à l’assassinat de son père, Paul 1er, auquel il a finalement succédé. S’il n’a pas participé au meurtre, il n’a pas eu la force de s’y opposer. La culpabilité le hantera toute sa vie.

Vainqueur de Napoléon 1er, d’abord libéral au début de son règne, Alexandre avait finalement instauré une Sainte-Alliance répressive. Désabusé, il se serait consolé dans une pratique religieuse intense et le recueillement. En raison de la santé de son épouse Élisabeth, le 27 octobre 1825, le couple impérial s’installe à Taganrog. Alexandre y aurait attrapé froid, et après quelques jours, le 19 novembre, il serait mort de fièvre typhoïde à 47 ans et 11 mois, sans demander de prêtre et après avoir refusé de se soigner. Or, curieusement, le tsar était jeune et en excellente forme physique. Il aurait simulé son décès et vécu secrètement en Sibérie pendant près de 40 ans une vie contemplative sous le nom de l’ermite Fiodor Kouzmitch, qui serait décédé en janvier 1864. Pour preuves, celui-ci ressemblait à Alexandre, parlait couramment le français, évoquait des détails de la campagne contre Napoléon que quelques personnes seulement pouvaient savoir et paraissait connaître tous les arcanes de la cour impériale comme s’il y avait vécu.

Pourtant, après deux mois de transport, la dépouille mortelle d’Alexandre 1er arrive bien à Saint-Pétersbourg le 28 février 1826. Malgré son état de décomposition avancée, on ouvre le cercueil pour sa famille, avant de l’inhumer dans le caveau familial, dans la cathédrale de la forteresse Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Son épouse décèdera peu après et viendra l’y rejoindre. Simulacre d’enterrement ou mythe d’une disparition ? Alexandre 1er s’est-il réellement volatilisé pour vivre son rêve de tranquillité, loin de l’administration de l’empire ? Plus tard, Lénine ordonnera l’ouverture du tombeau impérial : on n’y trouvera ni squelette, ni restes, ni la moindre trace pouvant laisser supposer qu’il y ait jamais eu en ce lieu la présence d’un corps humain ! Le caveau est vide ! Depuis, le gouvernement soviétique a toujours refusé de procéder à des tests d’ADN et de les comparer avec ceux des autres membres de la dynastie des Romanov, ce qui aurait pourtant été relativement facile.

Le suspense demeure entier…              


[i] Entre autres, Alexandre 1er. Le Sphinx du Nord. Henri Troyat. Flammarion. 1980, 472 p.

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