Renaud-Bray visé par une campagne syndicale sans détours

Conférence de presse du 7 novembre du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (Photo :CSN)

Près d’un an après le début de la grève dans deux succursales Renaud-Bray à Québec, la CSN passe à l’offensive. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches lance une campagne publique pour inciter la population à boycotter l’enseigne tant que le conflit de travail demeure irrésolu. Le slogan est sans détour : « Renaud-Bray n’a pas de cœur, j’achète ailleurs ! »

Par Juliet Nicolas

La convention collective des 60 employé-es des librairies Renaud-Bray de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale est échue depuis décembre 2023. Au cours de l’année suivante, une vingtaine de rencontres ont eu lieu — dont la plupart en présence d’une conciliatrice — sans qu’aucune entente n’ait été conclue.

Face à cette impasse, les salarié-es ont déclenché une grève générale illimitée en décembre 2024. En juillet dernier, ils ont rejeté à 93 % les dernières offres patronales, lors d’un vote secret demandé par l’employeur en vertu du Code du travail. Ce rejet massif reflétait un désaccord profond, notamment sur les conditions salariales jugées insuffisantes.

« Depuis le rejet de cette proposition par nos membres, Renaud-Bray n’a fait aucun effort pour relancer la table de négociation », déplore Jimmy Demers, président du syndicat. « C’est le silence radio le plus complet. À part pour nous informer de la fermeture de la librairie des Galeries de la Capitale. »

Les syndiqué-es, perçoivent cette fermeture, annoncée en pleine grève, comme un geste de rupture. Ces dernier-es soulignent également que la succursale était rentable et bien fréquentée.

Revendications salariales

Au cœur du litige : les salaires. Les grévistes réclament un salaire d’entrée à 1 $ au-dessus du minimum légal. L’employeur n’offre que 15 cents de plus. Une proposition jugée insuffisante, puisque les hausses du salaire minimum viendraient rapidement rattraper les échelons salariaux proposés.

Pour la CSN, cette attitude témoigne d’un mépris envers les travailleuses et travailleurs du secteur. « Renaud-Bray a été reconnu coupable de négociation de mauvaise foi et d’avoir eu recours à des briseurs de grève », rappelle Caroline Senneville, présidente de la centrale syndicale. Elle interpelle le ministre du Travail, Jean Boulet, sur son inaction face à une entreprise qui, selon elle, « bafoue le droit à la négociation collective ».

Une campagne pour sensibiliser les client-es

La nouvelle campagne syndicale vise à mobiliser la population. Des affiches, des actions de visibilité et des appels au boycottage seront ainsi déployés dans les prochaines semaines. L’objectif étant de faire pression sur l’employeur en misant sur la solidarité des client-es.

Au-delà des enjeux salariaux, les syndicats dénoncent la précarisation du travail dans le secteur culturel. « Ce que nous voulons, c’est un règlement négocié, idéalement avant les Fêtes », insiste Serge Monette, président de la Fédération du commerce–CSN. Mais encore faut-il que Renaud-Bray accepte de revenir à la table. 

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