QSL, entreprise de logistique portuaire et de transport, a dévoilé son rapport ESG 2024. Elle y révèle avoir réduit de 58 % ses émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2023 à ses installations de Beauport, où elle mène notamment des activités de manutention de cargo en vrac.
Par Alexandre Morin
C’est entre autres grâce à l’électrification de sa machinerie et à l’utilisation de la télémétrie que QSL, acteur clé des opérations portuaires et de la manutention de marchandises dans le port de Québec, a réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Bien qu’elle ne soit pas considérée comme une grande émettrice, l’entreprise utilise de la machinerie lourde et de l’équipement roulant, essentiels au transport des marchandises sur le terminal, fonctionnant au diesel, ce qui constitue une source d’émissions.
« Ça se compare un peu, pour les gens qui ne connaissent pas les opérations portuaires, à la construction. C’est-à-dire, c’est de la machinerie lourde qui transporte de la marchandise pour la sortir des navires, la remettre à bord des navires, la prendre dans un navire pour la déposer dans un camion ou un train, et vice versa », illustre Claudine Couture-Trudel, vice-présidente, politiques ESG et initiatives futures chez QSL, pour expliquer ce qui génère les émissions.
Ainsi, entre 2008 et 2023, les émissions de GES sont passées de 4 403,4 t CO₂e à 1 868 t CO₂e au terminal de Beauport, soit une réduction de près de 58 %.
Électrification
La réduction des émissions de GES des activités de l’entreprise à son terminal de Beauport s’est réalisée en grande partie grâce à l’électrification de sa machinerie et de son matériel roulant.
« Le début de notre histoire en électrification, ça date de 2005 environ […] Avant ça, entre autres, les grues portiques ne fonctionnaient pas à l’électricité. Donc la première chose qu’on a achetée qui était électrique, ce sont des grues portiques. Et en 2005, on a acheté aussi un premier convoyeur électrique mobile », explique Mme Couture-Trudel.
Elle précise que, devant l’enthousiasme suscité par ces premières acquisitions et la fiabilité de la technologie, l’entreprise a amorcé une vaste conversion de ses convoyeurs vers l’électricité.
Les équipements utilisés par QSL varient selon les pièces à manutentionner, qui dépendent elles-mêmes des produits en demande sur les marchés à proximité de Québec. À titre d’exemple, l’entreprise manipule actuellement de grandes quantités de pieux pour le chantier du nouveau pont de l’île d’Orléans, ainsi que des composantes d’éoliennes destinées à des projets en développement dans la région de Québec — deux types de cargaisons peu présents auparavant.
Au terminal de Beauport, QSL exploite 1 120 mètres de quais avec quatre grues-portiques électriques, des convoyeurs, des systèmes automatisés et un vaste parc de machinerie. Selon les informations de son site web, ces installations permettent de manutentionner jusqu’à 150 000 tonnes de cargaisons par jour.
Télémétrie
L’autre élément qui explique la réduction des émissions de GES de l’entreprise à son terminal de Beauport est l’utilisation de la télémétrie.
Cette technologie a permis à QSL de contrôler les moteurs à distance afin de limiter le temps où ils tournent au ralenti. Elle fournit aussi des renseignements sur les déplacements de la machinerie, ce qui permet d’optimiser les trajets et de réduire les émissions qui en découlent.
« Ça nous permet de contrôler les moteurs à distance, alors on peut limiter le temps pendant lequel les moteurs tournent au ralenti », indique Mme Couture-Trudel, en donnant l’exemple d’un employé qui aurait laissé tourner son moteur au ralenti en pensant revenir rapidement, mais qui a finalement été pris par une autre tâche.
« Ça l’a fait une grande différence, parce que juste ça, dans notre réseau, ça réduit de 10 % nos GES », ajoute-t-elle.
En ce qui a trait à l’optimisation des déplacements grâce à la télémétrie, la vice-présidente explique : « Nos ingénieurs sont toujours en train de réfléchir à la meilleure manière, la plus économe dans le fond, pour ne pas avoir à refaire les choses en double, pour ne pas faire de détours, puis cette économie d’énergie, elle se traduit tout de suite en réduction des GES. »
Terminal de conteneurs
QSL, qui est toujours en analyse et en attente d’autorisations fédérales pour son projet de terminal de conteneurs à Beauport, y voit aussi un moyen de réduire les émissions de GES. Le port de Québec ne manutentionne actuellement que des conteneurs domestiques. Pour y accueillir des conteneurs internationaux, l’entreprise doit obtenir le feu vert d’Ottawa.
Elle affirme que cette installation, en complémentarité avec le Port de Montréal, permettrait de mieux utiliser la capacité des navires en provenance de l’international. Certains, notamment les plus gros, ne peuvent pas accoster à pleine charge à Montréal en raison du faible tirant d’eau, mais pourraient le faire à Québec, en eau profonde. Une partie de la cargaison serait ainsi déchargée à Beauport, évitant que des navires parcourent de longues distances à faible capacité, une pratique moins efficace sur le plan environnemental.
Ce changement logistique permettrait aussi d’éviter que les conteneurs destinés notamment à l’est du Québec ne transitent systématiquement par Montréal. Moins de détours, moins de transport terrestre, donc moins d’émissions de gaz à effet de serre.
L’entreprise effectue actuellement des activités de manutention et de transbordement de conteneurs domestiques à ses installations de l’Anse-au-Foulon.
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