La 14e édition du Festival d’opéra de Québec, tenue du 23 juillet au 3 août 2025, a rassemblé 16 908 spectateurs, confirmant l’enthousiasme du public pour l’art lyrique. Portée par une programmation axée sur le féminin pluriel, l’édition a su séduire un public fidèle et curieux, aussi bien dans les salles qu’au cœur de la ville.
Par Alexandre Morin
Les quatre productions principales ont attiré 5 854 spectateurs, un sommet depuis la pandémie. La présentation de Carmen, œuvre phare de Bizet célébrant ses 150 ans, a été le moment fort de cette édition avec 4 644 billets vendus. Présentée à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec, la production réunissait la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac et la soprano Carole-Anne Roussel, sous la direction musicale de Jacques Lacombe, dans une mise en scène de Nicola Berloffa. Le ténor Christophe Berry a offert une performance qualifiée de « renversante » par Le Devoir dans le rôle de Don José.
Deux créations mondiales figuraient aussi à l’affiche. Pierrot entre 3 lunes, inspirée de Pierrot lunaire de Schönberg, a affiché complet. Présentée au Théâtre Périscope, cette œuvre alliant chant, danse et musique électronique, signée Rachel Fenlon et Idan Cohen, proposait une relecture poétique et inclusive du personnage de Pierrot.
La Théière, opéra miniature de Jean-François Mailloux sur un livret de Jean-Philippe Lavoie, a pour sa part été présenté dans le cadre de la Brigade opéra, qui sillonnait les parcs de Québec chaque jour du 23 juillet au 2 août.
Souvenirs de Lakmé, coproduit avec Jeunesses Musicales Canada, a été joué au Théâtre La Bordée les 24 et 26 juillet. Cette adaptation intimiste de l’œuvre de Delibes mettait en valeur de jeunes voix lyriques.
Enfin, La Chèvre de Monsieur Seguin, destinée aux familles, a été présentée à la salle Henri-Gagnon de l’Université Laval, les 25, 26 et 27 juillet. L’œuvre mêlant opéra, théâtre et humour a su plaire aux petits comme aux grands.
L’opéra dans l’espace public
Les activités extérieures gratuites ont rassemblé 11 054 spectateurs. Le Circuit opéra, qui proposait des prestations dans cinq églises emblématiques de Québec, a attiré 7 464 personnes. Ces concerts ont permis de découvrir l’opéra sous un autre angle, en dialogue avec l’architecture et l’atmosphère spirituelle des lieux.
Les Brigades opéra et opérette, qui se déplaçaient dans différents quartiers avec un petit castelet inspiré des théâtres ambulants, ont offert 22 représentations. L’opérette À Clichy, d’Adolphe Adam, a charmé 1 733 spectateurs malgré la pluie lors de la dernière représentation. La Théière, également présentée dans ce format, a attiré 1 857 spectateurs.
La météo clémente a permis la tenue intégrale de toutes les représentations extérieures prévues.
Une édition axée sur les voix féminines
Cette 14e édition était placée sous le signe du féminin pluriel. Que ce soit à travers les héroïnes d’opéra, les interprètes, les compositrices ou les créatrices sur scène, la voix des femmes a été mise de l’avant.
Le Festival a aussi poursuivi sa mission de démocratisation de l’opéra en investissant les rues, les parcs, les places publiques et les lieux de culte.
« C’est un des plus beaux Festivals au Québec. On entend de l’opéra et de l’opérette partout dans la ville, gratuitement ou en salle. J’ai eu la chair de poule durant le Circuit opéra tellement c’était beau », a d’ailleurs témoigné une spectatrice.
Avec une forte participation, des œuvres saluées par la critique et un ancrage renouvelé dans la ville, le Festival d’opéra de Québec conclut une édition marquante. La 15e édition est déjà attendue à l’été 2026.
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