Marjorie Champagne veut devenir une conseillère municipale proche des citoyens 

Candidate de Transition Québec (TQ) dans le district Saint-Roch–Saint-Sauveur aux élections municipales de novembre prochain, Marjorie Champagne souhaite devenir une conseillère à l’écoute des citoyens.

Par Alexandre Morin 

Celle qui a étudié, vécu et été une figure médiatique dans le district se dit très présente sur le terrain et affirme très bien connaître le secteur. « Je connais quasiment toutes les craques de trottoir ! », lance-t-elle au bout du fil.

Marjorie n’en sera pas à ses premières armes en politique. Elle affirme y avoir goûté et y avoir pris goût il y a une quinzaine d’années, notamment avec la « Revengeance des duchesses », un mouvement citoyen né en 2010 en marge du Carnaval de Québec, imaginé comme un pied de nez créatif et féministe aux duchesses officielles.

« C’était un peu comme des duchesses OFF du Carnaval […] Ça a été un peu, sans le vouloir, une première expérience politique parce qu’on était un peu un parti, on pourrait dire qu’on formait un peu l’opposition au Carnaval de Québec à cette époque », résume-t-elle.

« On était très revendicatrices, on avait plein de propositions pour que le Carnaval soit ramené dans les quartiers », ajoute-t-elle.

Du changement et plus d’écoute 

Mme Champagne, qui se considère comme une amoureuse du district Saint-Roch–Saint-Sauveur, estime que plusieurs changements sont nécessaires. Pour y parvenir, elle propose une approche politique axée sur l’écoute et la proximité avec la population.

Transition Québec (TQ), parti municipal résolument écologiste et situé à gauche du spectre politique, est selon elle le mieux placé pour répondre aux défis du district et le faire évoluer dans la bonne direction.

« Je pense que la ville peut être davantage réfléchie sur des bases qui sont celles de Transition Québec, c’est-à- dire des bases écologistes, des bases féministes, des bases égalitaires », explique la candidate. 

Elle donne en exemple une proposition qui pourrait être mise en place sous une administration transitionniste et qui regroupe les valeurs de la formation politique : le déneigement des trottoirs avant celui de la chaussée. « Ça existe, ça se peut, puisque les femmes, les personnes âgées, puis les personnes moins nanties marchent davantage la ville », indique-t-elle.

« Je suis une amoureuse de Québec, mais encore plus du district de Saint-Roch–Saint-Sauveur ».

Marjorie Champagne, candidate de Transition Québec dans Saint-Roch–Saint-Sauveur

Marjorie Champagne dénonce le manque d’écoute de l’administration Marchand et critique l’attitude des élus de Québec Forte et Fière (QFF) envers la population.

« J’ai quand même participé à plusieurs consultations depuis un bout de temps où des citoyens s’expriment devant les élus et ils ne se sentent pas écoutés. Vraiment, il y a un manque d’écoute, un manque d’empathie. Parfois même, j’ai assisté à certaines consultations où il y avait un petit ton quand même assez baveux de la part de certains élus », affirme-t-elle.

La candidate promet de changer ce climat si elle est élue et de porter une plus grande attention aux inquiétudes et propositions des résidents.

Enjeux 

Le logement est l’une des priorités de Mme Champagne et de Transition Québec pour Saint-Sauveur et Saint-Roch. « Des logements sociaux, on en veut davantage. On veut utiliser les terrains de la Ville pour bâtir des logements sociaux, mais aussi utiliser des leviers pour faire pression sur les promoteurs pour inclure plus de logements sociaux », affirme-t-elle.

Elle donne en exemple que si un promoteur devait déroger au Plan particulier d’urbanisme (PPU) pour réaliser un projet, comme celui du Groupe Trudel à l’îlot Dorchester, Transition Québec (TQ) exigerait en retour des conditions, dont l’inclusion d’un minimum de logements sociaux.

D’ailleurs, dans le dossier du projet immobilier qui sera construit sur l’îlot Dorchester — et qui inclura notamment une tour de 17 étages — la candidate s’oppose à sa réalisation et dénonce l’approche adoptée par l’administration Marchand dans ce dossier.

« C’est bien qu’on sorte des logements de terre, on en a besoin, mais est-ce que l’offre va répondre aux besoins ? Parce que des condos à 2000 $, ça ne répond pas aux besoins », s’exprime-t-elle.

Mme Champagne s’oppose au projet actuel du Groupe Trudel à l’îlot Dorchester.

« Je veux vraiment que le district Saint-Roch–Saint-Sauveur soit réfléchi comme un milieu de vie ».

Marjorie Champagne, candidate de Transition Québec dans Saint-Roch–Saint-Sauveur

L’autre enjeu majeur du district, selon elle, est celui de l’itinérance. Pour répondre aux besoins criants dans ce dossier, elle entend être davantage à l’écoute des organismes communautaires, qu’elle considère comme les meilleurs alliés en la matière.

Elle propose entre autres de soutenir des épiceries communautaires afin de permettre aux plus démunis de se nourrir, ainsi que d’installer des casiers publics pour aider les personnes en situation d’itinérance à entreposer leurs effets personnels — des idées qu’elle dit avoir reçues directement des organismes présents sur le terrain.

Une tempête d’idées

Sur les enjeux de mobilité, la candidate salue ce qu’elle considère comme le meilleur coup de l’administration Marchand : les corridors VivaCité. Elle affirme vouloir encore plus de pistes cyclables et appuie le projet de tramway, qu’elle voit comme le meilleur projet de transport en commun pour la ville.

Transition Québec (TQ) propose également de rendre le transport en commun gratuit et s’oppose fermement au projet de 3e lien entre Québec et Lévis. 

Plein d’autres idées bouillonnent dans la tête de Mme Champagne : une brigade communautaire pour renforcer le sentiment de sécurité, le déménagement de la bibliothèque de Saint-Sauveur dans l’église du même nom, des couvertures végétales sur les façades pour accroître la canopée urbaine, ainsi que davantage de rues piétonnes. Sans faire nécessairement partie du programme officiel de Transition Québec, ces propositions reflètent sa volonté de miser sur le foisonnement d’idées citoyennes pour mettre en place des initiatives concrètes.

Elle se range aussi du côté du Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur en dénonçant l’état actuel des trottoirs et en appuyant la proposition de l’organisation de retirer une voie de circulation sur le boulevard Charest et sur la rue Marie-de-l’Incarnation.

Sur le dossier du réaménagement de la rue Saint-Vallier Ouest, Mme Champagne déplore que le projet, avec son sens unique, nuise à l’accessibilité au transport en commun. Elle promet de tout faire en son pouvoir pour réfléchir à une solution afin que le transport en commun demeure accessible.

« Ça va éloigner la ligne d’autobus […] Dans Saint-Sauveur, il y a beaucoup, beaucoup de gens qui dépendent du transport en commun, et il est inefficace dans le secteur. Saint-Sauveur mérite mieux ! »

En somme, Marjorie Champagne souhaite incarner un renouveau politique dans Saint-Roch–Saint-Sauveur. En misant sur l’écoute, la proximité et des engagements clairs en matière de logement, de mobilité, de justice sociale et d’écologie, elle espère convaincre les électeurs qu’une autre approche municipale est possible.

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