Les membres du Syndicat des salariés d’entretien du RTC (CSN) ont voté à 100 % en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Le vote s’est tenu samedi matin au Club social Victoria, réunissant environ 200 des 363 membres du syndicat, alors que plusieurs autres travaillaient.
Par Alexandre Morin
Le mandat permettra au syndicat de déclencher la grève au moment jugé opportun. Un avis devra toutefois être transmis au moins sept jours ouvrables à l’avance afin de laisser le temps aux citoyens de s’adapter à la situation advenant un débrayage.
En toile de fond de ces négociations : les nombreuses demandes patronales formulées par le RTC dans le cadre du renouvellement de la convention collective échue depuis le 27 septembre 2024. Selon le syndicat, la direction chercherait à accroître la productivité certes, mais en modifiant les conditions de travail existantes, plutôt qu’en embauchant du personnel supplémentaire, notamment des employés temporaires qui pourraient alléger la pression pendant les périodes de vacances.
Le syndicat soutient que l’employeur a déposé plus d’une centaine de demandes qui entraîneraient des reculs importants sur la qualité de vie des travailleurs.
Parmi les mesures proposées figureraient des changements rendant plus difficiles les demandes de vacances, limitant l’accès à la formation et réduisant les protections liées à l’ancienneté.
« Au RTC, on est en mode attraction, on cherche de la main-d’œuvre de qualité et on veut garder notre monde, ce n’est certainement pas en imposant plus de flexibilité, en coupant dans les congés, en réduisant la formation, en bafouant l’ancienneté et en gelant les gens sur des postes qu’on va y arriver! », dénonce Frédéric Brun, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).
Malgré l’adoption du mandat, les négociations se poursuivent. Huit rencontres supplémentaires sont prévues d’ici au Festival d’été de Québec. Mais le syndicat exprime de l’impatience face au rythme des pourparlers. « On a huit rencontres de négociation de prévues d’ici au Festival d’été, mais j’ai peur que ce ne soit pas assez si rien ne change à la table », souligne Nicolas Louazel, président du syndicat.
Les représentants syndicaux critiquent également la gestion interne du RTC. La présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Barbara Poirier, rappelle que des audits commandés par le gouvernement du Québec ont mis en lumière une structure administrative plus lourde que dans d’autres sociétés de transport. « Voulez-vous bien me dire comment ça se fait qu’au nombre de cadres qu’ils ont, ils ne soient pas capables de mener une négociation sur le sens du monde? », affirme-t-elle.
Tout en réitérant son ouverture au dialogue, le syndicat affirme que les demandes actuelles de l’employeur mènent l’impasse. « On ne sait pas où est-ce que la partie patronale s’en va, ils ne connaissent pas bien les enjeux qu’ils soulèvent, ils n’ont pas réfléchi aux impacts de leurs demandes, ils ne sont pas capables de répondre à des questions simples », déplore M. Louazel.
Malgré l’adoption du mandat, le syndicat affirme espérer en arriver à une entente sans recourir au débrayage. « Personne ne fait la grève de gaieté de cœur », souligne Barbara Poirier. Toutefois, les représentants syndicaux préviennent qu’ils n’hésiteront pas à déclencher la grève si les discussions continuent de piétiner.
En cas de grève des employés de l’entretien, c’est l’ensemble des opérations du RTC qui serait paralysé, puisque l’entretien des véhicules est essentiel au maintien du service.
Une éventuelle grève durant le Festival d’été de Québec, qui attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs et mobilise largement le réseau de transport en commun, représenterait un scénario particulièrement délicat pour la région.
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Pour les simples citoyens, cette grève est de la « mar…de »; essayez de vous trouver un plan B mais voyons ALLUMEZ… Si je n’ai pas de voiture, c’est que je n’ai pas les moyens alors je fais quoi? Je prends un taxi! Voyons SINCÈREMENT, je crois qu’il manque de la bonne volonté du côté de la RTC, qui semble DÉCONNECTÉE et ne pas comprendre la situation et pour les employés… je veux bien être empathique mais c’est encore le simple citoyen qui en subit les conséquences!!!