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Claude Villeneuve

Du pain et des roses : 30 ans de luttes et un appel à la vigilance

Photo: page Facebook Du pain et des roses - 1995 - Marche des femmes contre la pauvreté

Le 7 juin prochain, une marche féministe se tiendra à Québec pour souligner, entre autres, le 30e anniversaire de la marche historique Du pain et des roses, organisée en 1995, mais aussi pour revendiquer un Québec plus juste et égalitaire.

Par Alexandre Morin 

Cette mobilisation contre la pauvreté, initiée par la Fédération des femmes du Québec avec l’appui de nombreuses organisations, s’était déroulée du 26 mai au 4 juin 1995. 

Pendant dix jours, plus de 850 femmes avaient marché vers l’Assemblée nationale pour faire entendre leurs revendications. À leur arrivée, plus de 18 000 personnes les attendaient devant le Parlement, espérant une réponse du gouvernement de l’époque aux demandes formulées contre la pauvreté.

« Ça a été appelé comme ça [Du pain et des roses] parce qu’on voulait offrir du pain et des roses aux femmes : du pain pour contrer la pauvreté et des roses pour contrer la violence faite aux femmes », explique Sylvie St-Amand, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ).

À l’époque, les groupes de défense des droits des femmes réclamaient notamment une hausse du salaire minimum ainsi qu’une loi sur l’équité salariale.

La marche Du pain et des roses, tenue au Québec en 1995, a été l’étincelle à l’origine de la Marche mondiale des femmes, un mouvement qui se tient tous les cinq ans depuis.

Des avancées… mais 

Les causes qui ont mené au mouvement à l’époque — la lutte contre la pauvreté et la violence faite aux femmes — demeurent toujours d’actualité, malgré les avancées réalisées depuis.

« Grâce à la marche de 1995, il y a quand même eu plusieurs gains. Depuis, il y a eu la loi sur l’équité salariale. C’est pas parfait, mais quand même, ça existe. Il y a eu quand même des bons rehaussements du salaire minimum », souligne Mme St-Amand.

« Il reste que, statistiquement parlant, les femmes sont beaucoup plus en situation de pauvreté que les hommes […] Par rapport aux féminicides, il y a eu 25 féminicides au Québec en 2024 », précise-t-elle.

L’extrême droite 

Bien que, selon la présidente de la Fédération des femmes du Québec, les droits des femmes n’aient pas reculés au Québec, elle s’inquiète tout de même de la situation à l’extérieur de la province et de la montée de discours qu’elle qualifie d’extrême droite.

« Dans la population, il y a certaines idées d’extrême droite qui ressurgissent. Nos droits sont pas encore menacés, mais il y a des discours », explique-t-elle, donnant en exemple les propos anti-avortement et ceux prônant le retour de la femme au foyer.

Elle souligne aussi l’élection de Donald Trump comme facteur inquiétant pour les droits des femmes.

« Notre dossier principal à la Fédération des femmes du Québec en ce moment, c’est vraiment de lutter contre la montée de l’extrême droite […] Le rôle de la Fédération, c’est un peu d’être la gardienne des droits des femmes en général », exprime Sylvie St-Amand.

Sylvie St-Amand, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ)

Au Canada et au Québec, la présidente se dit vigilante face à certains discours véhiculés par le Parti conservateur du Canada et le Parti québécois.

« On ne veut pas faire de partisanerie, mais évidemment qu’il y a des propos du Parti conservateur qui nous inquiètent. Au Québec, ce sont différents partis. Je pourrais vous dire que le Parti québécois, il y a certaines choses qui nous préoccupent aussi dans ce qui est véhiculé », affirme la présidente de la FFQ, en rappelant que la Fédération, bien que non partisane, se permet d’émettre son opinion sur les propos tenus par les différents partis.

Au Parti québécois, la présidente pointe les discours sur l’immigration, qu’elle juge préoccupants pour les droits des femmes issues de l’immigration.

« Pour l’instant, politiquement parlant [au Québec], ça se passe quand même bien », précise-t-elle.

La marche Du pain et des roses, organisée en l’honneur de son 30e anniversaire, se tiendra à Québec le 7 juin de 13h à 16h. Le parcours débutera au Musée national des beaux-arts du Québec pour se terminer au parc de la Francophonie, avec un arrêt symbolique devant l’Assemblée nationale.

Parmi les participantes attendues figurent notamment Françoise David, présidente de la Fédération lors de la marche de 1995, l’autrice Léa Clermont-Dion ainsi que l’animatrice et productrice France Beaudoin.

Dans le contexte mondial actuel marqué par la montée de l’extrême droite, la présidente de la FFQ affirme que cette marche est plus essentielle que jamais.

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