La Ville de Québec a présenté son plus long tracé de Corridor VivaCité (CVC) à ce jour, qu’elle implantera dès cet été sur le boulevard Père-Lelièvre.
Par Alexandre Morin
L’administration Marchand prévoit l’aménagement d’une piste cyclable quatre saisons de 5,1 km sur le boulevard Père-Lelièvre, entre les boulevards Wilfrid-Hamel et Masson. Elle souhaite ainsi bonifier le lien cyclable existant.
La Ville justifie ce projet à l’aide de données recueillies auprès de 463 répondants, dont 51 % ont indiqué se sentir peu ou pas du tout en sécurité à vélo sur cette artère.
Les CVC découlent de la Vision de la mobilité active de la Ville de Québec et concordent aussi avec la Vision de la sécurité routière.
« Il y a plusieurs avantages au niveau environnemental et au niveau de la santé de déployer des réseaux de mobilité active », a expliqué Véronique Samson, de l’équipe de VivaCité, pour souligner les bienfaits de la mobilité active.
La Ville met également de l’avant les enjeux de sécurité routière et les retombées économiques pour appuyer l’implantation de ces corridors cyclables.
« Mettre en place des trottoirs, des pistes cyclables, c’est beaucoup moins coûteux pour la société que de mettre en place des routes », affirme Mme Samson. « L’ajout d’un lien cyclable sur une rue commerciale a un effet positif également sur le nombre de visites, le nombre de ventes, le nombre de dépenses moyennes », a-t-elle ajouté.
Père-Lelièvre
L’implantation du corridor cyclable impliquera notamment, comme pour les autres CVC de la Ville :
- La mise à niveau et l’élargissement du lien cyclable existant sous-standard pour le rendre confortable, sécuritaire et fonctionnel à l’année ;
- Du marquage vert aux intersections et aux entrées charretières achalandées ;
- Le rehaussement du marquage piéton, ainsi que l’ajout de feux pour piétons et de feux dédiés aux cyclistes à certaines intersections ;
- Des bollards de protection pour assurer la sécurité des cyclistes et des piétons.
Sur les deux tiers du boulevard, entre Masson et Hamel, dans les secteurs sans terre-plein, une voie de circulation sera retirée, tandis qu’une autre sera transformée en voie centrale de virage à gauche dans les deux sens, afin de permettre l’intégration du corridor.
La Ville rappelle que l’implantation du CVC, avec des bollards de protection, permet d’éloigner les automobilistes des trottoirs, contribuant ainsi à améliorer la sécurité des piétons, et que le rétrécissement du boulevard réduira la vitesse des voitures.
Il n’y a aucune modification concernant les parcours du RTC sur le tracé et il y aura mise à neuf du pavage de la chaussée du boulevard de Monaco à la rue Labrecque.
L’opposition appuie le projet
La conseillère municipale du district de Vanier–Duberger, Alicia Despins, voit d’un bon œil l’initiative de la Ville, soulignant la dangerosité actuelle de circuler sur le boulevard Père-Lelièvre.
« C’est quand même des changements importants qu’on demande aux gens, de s’habituer à ce qu’il y ait seulement une voie dans chaque direction […] mais au final, tout le monde s’entend pour dire que c’est dangereux en ce moment la piste cyclable sur Père-Lelièvre », a déclaré Mme Despins.
« C’est vraiment une bonne nouvelle pour tous les utilisateurs, oui pour les cyclistes, oui pour les piétons, mais être automobiliste sur Père-Lelièvre en ce moment, c’est pas agréable non plus », a-t-elle ajouté.
La conseillère de Québec d’abord se dit rassurée par le fait qu’il s’agisse d’un CVC évolutif, donc facilement modifiable et ajustable (bollards et marquage au sol), et que les simulations présentées par la Ville démontraient un faible impact sur la circulation automobile.
Avec ce plus long tracé de son réseau VivaCité, la Ville transformera le boulevard Père-Lelièvre, en misant sur la sécurité, la mobilité active et un nouveau partage de la chaussée.
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