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Claude Villeneuve

3 nouveaux projets de logements sociaux dans Limoilou, et des craintes

Photo: Lafond Côté Architectes engagés
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CKRL

La Ville de Québec a présenté trois nouveaux projets de logements sociaux qui seront réalisés dans les quartiers Maizerets et Vieux-Limoilou.

Par Alexandre Morin

D’entrée de jeu, la Ville a rappelé sa promesse de construire 80 000 nouveaux logements d’ici 2040, dont 500 à but non lucratif par année, pour lutter contre la crise du logement. Elle a également réitéré son engagement à soutenir les ménages à faibles et modestes revenus, à favoriser l’équité et la mixité, et à renforcer la cohésion sociale — des objectifs que doit notamment servir le développement du logement social.

« La Ville doit assurer l’équité et la mixité pour favoriser la cohésion sociale, donc le logement social c’est aussi un enjeu de cohésion sociale, et quand on parle d’équité, eh bien, il en faut partout sur le territoire », a expliqué Marc De Koninck, conseiller stratégique en habitation et développement social à la Ville de Québec.

L’augmentation de l’offre de logements sociaux s’inscrit également dans la Vision en matière d’itinérance de l’administration Marchand, qui vise à réduire les inégalités sociales et à prévenir l’instabilité résidentielle.

Maizerets

Deux des trois projets seront réalisés dans le quartier Maizerets.

Le projet Habitations Montmorency sera situé au 2600, boulevard Montmorency, à proximité du Domaine Maizerets. Il sera porté par l’organisme Un Toit en Réserve, dont la mission est de développer et maintenir des logements sociaux, abordables, sécuritaires, durables et de qualité.

Le bâtiment comptera dix étages et 187 logements (3 ½, 4 ½ et 5 ½) destinés aux familles et aux personnes seules à faible ou modeste revenu. Des bureaux et des espaces communautaires seront aménagés au rez-de-chaussée pour favoriser le vivre-ensemble.

Vue de la cour arrière du projet Habitations Montmorency (Photo: Lafond Côté Architectes engagés)

« L’important de notre projet, c’est d’en créer un milieu de vie. Des milieux de vie inclusifs, de l’espace vert, de l’aménagement paysager font partie intégrante de la conception architecturale, donc les espaces communs sont en connexion avec les zones végétales », a mentionné Élodie Simard, architecte chez Lafond Côté Architectes engagés, la firme responsable de la conception des trois projets.

Le chantier devrait débuter à l’hiver 2026 pour une livraison à l’été 2027.

Le second projet, Le Rempart, sera un centre d’hébergement destiné aux femmes en situation d’itinérance ou à risque de l’être. Le bâtiment de quatre étages comprendra 31 studios ainsi que des bureaux et espaces communautaires pour accompagner les résidentes.

L’organisme Le Rempart offrira sur place du soutien psychosocial, des services alimentaires, la gestion de conflits, le maintien en logement, ainsi qu’une surveillance et un accompagnement 24/7.

« Le but [du projet], c’est vraiment la réinsertion sociale », a expliqué Nancy Raté, coordonnatrice de l’organisme.

Le bâtiment sera construit au 2055, boulevard Montmorency, à côté de l’école Dominique-Savio. Les représentants affirment avoir déjà établi des contacts avec l’établissement scolaire afin de favoriser une intégration harmonieuse du projet dans ce milieu.

Projet Le Rempart (Photo: Lafond Côté Architectes engagés)

Pour permettre sa réalisation, la Ville a modifié sa réglementation municipale : la limite de logements passe de 24 à 35, la hauteur maximale de 11 mètres à 15,5 mètres, et le stationnement en façade sera autorisé.

Le chantier doit commencer en août pour se conclure en juin 2026.

Vieux-Limoilou

Dans le Vieux-Limoilou, un quatrième projet de la Maison Marie-Frédéric verra le jour.

Le bâtiment de quatre étages comprendra 20 unités destinées à de jeunes adultes en difficulté. Il sera situé à l’intersection des rues Pointe-aux-Lièvres et Julien.

Projet Maison Marie-Frédéric 4 (Photo: Lafond Côté Architectes engagés)

Pour permettre sa construction, la Ville a ajusté le cadre réglementaire : elle a retiré la limite de quatre logements maximum sur le terrain, modifié la hauteur maximale de 9 mètres à quatre étages, et réduit les zones d’aires vertes obligatoires de 20 % à 10 %.

Les travaux devraient débuter cet automne et durer dix mois, pour une livraison prévue à l’été 2026.

Craintes

Lors de la consultation publique organisée par la Ville et les représentants de ces trois projets, des préoccupations ont été exprimées par des citoyens du quartier. En effet, certains se disent préoccupés par la concentration de ce type d’établissement à vocation sociale dans Limoilou.

« Je pense que le secteur est déjà bien pourvu. Je pense que Stadacona fait déjà sa part pour tous les types de population qu’on peut avoir ici dans le quartier […] Disons que dans ce secteur-là, on devrait construire des logements pour des familles », a exprimé un citoyen, mentionnant la présence de plusieurs centres de services et d’hébergement social dans le quartier. « Je comprends mal, je ne vois pas vraiment quel avantage il y aurait pour le secteur d’avoir ce nouveau groupe de personnes. On en fait déjà suffisamment », a-t-il ajouté.

« Quand la Ville décide de donner un accord à un projet de logement social, elle est bien au fait des dynamiques qui existent déjà dans les différents milieux […] S’il y a beaucoup de logements sociaux dans Stadacona, c’est parce qu’il y a aussi une très grande concentration de ménages à faible revenu dans le grand Limoilou », lui a répondu le conseiller stratégique en habitation et développement social, rappelant qu’actuellement, le taux d’inoccupation en Basse-Ville est de 0,2 %.

Une autre résidente du secteur de la Pointe-aux-Lièvres a exprimé ses inquiétudes concernant la sécurité dans le quartier.

« Moi, je suis dans le secteur de la Pointe-aux-Lièvres, [il y a] le projet La Dauphine aussi qui s’en vient pour les jeunes en itinérance […] À un moment donné, il va falloir mettre un peu de richesse à travers ça. J’ai l’impression vraiment qu’on met l’emphase sur les gens qui en ont besoin, puis c’est parfait, mais c’est parce que si c’est juste des gens qui sont dans cette situation, c’est la sécurité aussi du quartier [qu’il faut considérer]. Il y a beaucoup de vandalisme, beaucoup de graffitis, beaucoup de tentatives d’infraction », a-t-elle affirmé, faisant un lien entre les projets sociaux et un sentiment d’insécurité.

« Je ne peux pas le confirmer, mais j’ai l’impression de m’être fait voler dans ma voiture cette semaine », a-t-elle ajouté.

M. De Koninck a dit comprendre ces préoccupations, tout en précisant qu’aucun lien direct n’a été démontré entre la présence de logements sociaux et une hausse des méfaits dans un quartier.

« Vous faites un lien entre la présence de logements sociaux et des méfaits qui sont perpétrés dans un secteur. Il n’y a rien qui tend à démontrer que parce qu’il y a des projets de logements sociaux dans un secteur, il y a une augmentation des méfaits. On ne peut pas faire ce genre d’amalgame », a-t-il affirmé.

Il a également rappelé que les trois conseils de quartier de Limoilou réclament davantage de logements sociaux.

Un habitué des couchers de soleil au Domaine Maizerets a aussi fait part de sa préoccupation de voir une tour de 10 étages être construite aux abords du parc.

Avec ces projets, la Ville de Québec souhaite non seulement répondre à la crise du logement, mais aussi prévenir l’itinérance en misant sur l’inclusion et la stabilité résidentielle.

La suite permettra de mesurer leur impact, tant sur les besoins en logement que sur la vitalité et l’équilibre des milieux de vie.

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1 commentaire sur "3 nouveaux projets de logements sociaux dans Limoilou, et des craintes"

  1. Pourquoi ne pas construire davantage d’hôpitaux psychiatriques au lieu de donner des logements à des irresponsables et prendre la population en otage.

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