Qui l’eût cru ?

Il y a toutes sortes de choses à tirer du récent sondage sur la mobilité de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. En discutant autour de moi, je me suis rendu compte qu’il y avait des déceptions… mais, lorsque j’ai attiré l’attention sur certains éléments, soudain, les perceptions ont changé.

Par David Lemelin

Je vais donc faire de même avec vous.

D’abord, on s’arrête sur la préférence pour le troisième lien sur le tramway. Êtes-vous surpris? Non.

Parmi les trois priorités, on trouve la fluidité entre les deux rives. C’est donc conséquent : ils sont plusieurs à croire le premier ministre qui dit que le troisième lien fera une différence positive. C’est faux, mais c’est pas le sujet.

En revanche, les deux autres priorités? La réduction des GES (56 % prioritaire, 33 % important) et l’augmentation de l’offre en transport en commun (55 % hautement prioritaire, 30 % important), et ce, dans de fortes proportions. Honnêtement, j’aurais pas parié sur ça.

Plus encore : la création de nouvelles autoroutes n’est pas considérée comme un enjeu prioritaire (58 %). Là, j’étais étonné. Vraiment.

En somme, la mobilité durable s’est effectivement invitée dans le discours de la Chambre de commerce, au point de transpirer aujourd’hui dans les priorités de ses membres. Évidemment, ce n’est pas le fruit de ses seuls efforts, mais la traduction dans les priorités des gens d’affaires des préoccupations de société qui prennent de plus en plus d’importance. Aujourd’hui, la question environnementale ne plus être qu’une ligne en bas de page d’un programme. Alors, ça se ressent, dans ce sondage y compris.

Je ne crie pas victoire (les lunettes roses, c’est pas mon genre), mais je ne fais que décortiquer ce que je vois. C’est pas tout noir, bien au contraire.

C’est pourquoi je ne suis pas estomaqué de lire que la communauté d’affaires de la région croit que le projet de tunnel entre les deux rives pourrait avoir un impact positif pour l’activité économique de la région (56 %). Sachant tout le délire caquiste entourant les bienfaits (hypothétiques et non vérifiés) du troisième lien, je m’étonne de ne pas voir un appui de 80 % à cette question. Après tout, développer, vendre des terrains, construire des maisons, des commerces et des industries, c’est pile-poil dans leur cour et pour leur bénéfice. Or, le tiers (32 %) doute qu’ils en tireront profit et, surtout, 52% affirment que le troisième lien nuira à l’environnement. 

C’est quand même pas si mal, sachant que le ministre de l’Environnement essaie de nous faire croire que ce lien autoroutier sera vert.

L’appui au tramway est moins fort, certes, mais ils croient néanmoins qu’il aura un impact positif sur l’environnement (55 %) et la qualité de vie (54 %). L’impact positif sur le plan économique n’est qu’à 45 %, mais compte tenu de la férocité de la critique envers le tramway, c’est surprenant, voire même encourageant.

Bien sûr, dans le sondage, il y a un peu de tout : des membres et des non membres de la CCIQ. Mais, ce que je retiens de tout ça, c’est que dans le public le moins acquis et le moins susceptible de soutenir le réseau structurant, on ne se bute pas à une opposition farouche à 85 %. On trouve plutôt des positions nuancées qui ne jettent pas la question environnementale aux ordures. 

C’est donc comme un plancher à partir duquel il faut bâtir. C’est plutôt positif. Ça ne peut que s’améliorer, pour peu que l’on mène le dossier du tramway avec doigté…

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