Le Centre, qui prend en charge le suivi de plus de 1 500 grossesses par an, devra fermer ses portes le 30 mars 2026.
Xavier Renald
Une fermeture imminente
Le Centre d’obstétrique et de gynécologie de la Cité devait trouver un nouveau local étant donné l’échéance de son bail aux Galeries de Charlesbourg, qui seront démolies prochainement. Or, la responsable du Centre, Dre Vanessa Picard-Fortin, explique qu’il est impossible pour elle de trouver un endroit pour relocaliser sa clinique.
Comme son équipe pratique à l’extérieur d’un établissement hospitalier, elle reçoit une majoration de 30 % sur les actes médicaux pratiqués au Centre pour compenser les frais d’exploitation. « Ce montant-là n’a pas été augmenté depuis 15 ans », déplore la médecin qui indique que les coûts ont pratiquement quadruplé entre-temps.
La clinique, qui assure plus de 1 500 suivis de grossesses et de près de 15 000 rendez-vous spécialisés en gynécologie, devra donc fermer ses portes le 30 mars 2026. Elle a d’ailleurs cessé de prendre en charge de nouveaux suivis de grossesse depuis le 1er octobre.
Un engagement du premier ministre
À la fin du mois d’octobre, la situation du Centre s’est même invitée à l’Assemblée nationale, alors que le premier ministre François Legault a assuré « qu’il n’y aura[it] pas de bris de service » et qu’il allait leur trouver un nouvel endroit pour pratiquer.
« Peu importe le lieu, ce que nous demandons, c’est que l’engagement du premier ministre soit respecté, soit de nous trouver un local pour maintenir les services en obstétrique-gynécologie »
Dre Vanessa Picard-Fortin
Toutefois, malgré les discussions récentes entre le CHU de Québec et l’équipe du Centre, la situation n’a pas évolué. « La proposition sur la table est exactement la même, c’est-à-dire : “faites ce que vous pouvez avec ce que vous avez” », affirme la Dre Picard-Fortin. Elle ajoute que les ressources au CHU sont insuffisantes : « c’est ce qui a mené à l’établissement de la clinique pour qu’on puisse offrir des services supplémentaires. »
Du côté du CHU de Québec, on ne souhaite pas commenter les discussions ayant cours. « Il y a différentes discussions pour s’assurer qu’on puisse continuer à offrir les services spécialisés et surspécialisés aux femmes de la clinique dans nos murs », assure le porte-parole du CHU, Jean-Thomas Grantham. Il rappelle d’ailleurs que le Centre n’est pas affiliée au CHU de Québec, mais que ce dernier déploie des plateaux de travail spécialisés pour soutenir les spécialistes.
Des conséquences qui se font déjà sentir
Le Centre d’obstétrique et de gynécologie de la Cité est la seule clinique spécialisée dans ce domaine sur le territoire de la ville de Québec. Il assurait le suivi de grossesses normales étant donné que le service de première ligne n’avait pas la capacité de répondre à la demande régionale.
Cependant, ces grossesses dites « normales » n’entrent pas dans le mandat des médecins spécialistes du Centre. Ces derniers ne pourront donc pas continuer de s’en occuper dans les locaux du CHU, qui se concentre sur les grossesses à risque.
« On va avoir assurément des patientes qui n’auront pas de suivi de grossesses approprié, on va avoir plus de complications en grossesse et possiblement plus de complications néonatales aussi », prédit Dre Picard-Fortin à quatre mois de la fermeture du Centre.
« La loi 2 vient juste rajouter la cerise sur le sundae », ajoute Dre Picard-Fortin, qui juge que la nouvelle Loi du ministre de la Santé est néfaste pour les soins de la femme.
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