Ce matin, Transition Québec a tenu une conférence de presse sur le parvis de l’église Saint-Charles à Limoilou, un lieu symbolique désormais occupé par Machine de Cirque. Le parti y a présenté sa vision culturelle pour la ville : une culture accessible et soutenue, dans tous les arrondissements.
Par Juliet Nicolas
« La culture n’est pas un privilège, c’est une nécessité fondamentale », a affirmé Jackie Smith, cheffe de Transition Québec. Le parti souhaite que chaque quartier, du centre-ville aux secteurs périphériques, bénéficie d’une offre culturelle riche.
Pour y parvenir, Transition Québec propose d’investir 1 million de dollars par année dans chaque arrondissement hors centre-ville, afin de multiplier les événements culturels dans les parcs, bibliothèques et lieux publics. L’objectif : réduire les inégalités d’accès et faire rayonner la création locale partout sur le territoire.
Soutenir les artistes à toutes les étapes de leur parcours
Le parti met aussi l’accent sur la précarité des artistes. À Québec, le revenu médian annuel des artistes est inférieur à 25 000 $, et plus de 60 % doivent cumuler un second emploi. Cette réalité freine la création et décourage les vocations.
Pour y remédier, Transition Québec propose d’ajouter 1,5 million de dollars au programme Première Ovation : 500 000 $ pour renforcer le soutien aux jeunes artistes, et 1 million pour créer un nouveau volet, Seconde Ovation, destiné aux artistes intermédiaires. Ce dernier vise notamment les femmes qui amorcent leur carrière artistique après 35 ans, souvent en raison de responsabilités familiales.
« Ce n’est pas parce qu’on a 35 ans ou quelques projets derrière soi qu’on est établi. On veut donner aux artistes les moyens de développer leur plein potentiel », a souligné Jackie Smith.
Dignité et stabilité
Pour améliorer les conditions de vie des artistes, Transition Québec propose une série d’actions ciblées. Le parti souhaite instaurer un cachet plancher de 300 dollars par jour pour les projets financés par la Ville, afin de garantir une rémunération minimale et digne aux créateurs. Il envisage également de transformer des bureaux vacants en ateliers-logements subventionnés, offrant ainsi des espaces de travail accessibles et adaptés aux besoins du milieu artistique.
La proposition inclut aussi la mise en place de résidences rémunérées dans des lieux publics tels que les bibliothèques, les écoles, les parcs et les CHSLD, afin de rapprocher les artistes de la communauté tout en leur assurant un revenu stable. Pour soutenir les organismes culturels, une enveloppe de 300 000 dollars serait injectée dès la première année du mandat, répondant à des besoins jugés urgents.
Devant Machine de Cirque, Jackie Smith a tenu à rappeler l’importance de soutenir les espaces de création qui accueillent des résidences artistiques et jouent un rôle clé dans l’émergence de nouveaux talents. Selon elle, ces lieux incarnent le type de soutien concret que Transition Québec souhaite généraliser à l’échelle de la ville.
Des réponses aux enjeux municipaux
Au fil des échanges avec les journalistes, Jackie Smith a aussi réagi à plusieurs enjeux municipaux. Interrogée sur les critiques de Bruno Marchand à l’égard de la gratuité du transport en commun, elle a défendu la proposition de Transition Québec. C’est-à-dire, une mise en place progressive sur trois ans, financée notamment par une hausse de la taxe d’immatriculation à 140 dollars dès 2026. Selon elle, cette mesure vise à réduire la congestion et les inégalités d’accès à la mobilité.
Sur le plan environnemental, Jackie Smith s’est dite préoccupée par la pollution persistante de la rivière Saint-Charles et le retard dans la protection des ressources en eau. Elle a exprimé ses réserves quant à une option envisagée par l’administration Marchand, qui consisterait à raser une portion boisée pour faciliter des travaux de raccordement aux eaux usées. Selon elle, cette approche va à l’encontre de l’intérêt public et des principes de préservation écologique. Pour Transition Québec, la protection du lac Saint-Charles et des sources d’eau potable demeure un enjeu prioritaire, trop longtemps négligé.
En marge de la conférence, Jackie Smith a brièvement réagi au débat électoral de la veille entre Bruno Marchand et Sam Hamad, déplorant le manque de propositions concrètes sur les enjeux sociaux majeurs comme le logement et l’itinérance.
Commentez sur "Transition Québec mise sur la culture dans tous les quartiers"