Ce samedi 18 octobre, un grand rassemblement féministe s’est tenu à Québec. À l’appel de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes, des milliers de personnes ont convergé vers la Place de l’Assemblée nationale pour dénoncer les violences faites aux femmes, la pauvreté et les injustices environnementales.
Par Juliet Nicolas
Le cortège a réuni une grande diversité de personnes dans une ambiance à la fois festive, intergénérationnelle et engagée. Tout au long du parcours, femmes et hommes venus de toutes les régions du Québec, enfants, personnes de la diversité de genre et de cultures variées ont marché côte à côte. Trente ans après Du pain et des roses, le mouvement est non seulement toujours debout, mais plus déterminé que jamais.
Une marée violette, des revendications claires
Dès 10 h, la Place de l’Assemblée nationale s’est animée avec des kiosques, des ateliers et des prises de parole. S’en est suivi le plus grand flash mob féministe jamais organisé au Québec. Des milliers de personnes ont ainsi dansé ensemble, vêtues de violet — couleur de la résistance et de l’inclusivité — pour incarner visuellement la force du mouvement. À midi, le cortège s’est alors mis en marche, porté par des revendications précises. Parmi elles, un revenu décent pour garantir l’autonomie des femmes, des services publics accessibles, un environnement sain et le droit de vivre en sécurité.
En effet, la lutte contre les féminicides était au cœur du message. En 2024, 24 femmes ont été tuées au Québec. La majorité de ces meurtres ont eu lieu en contexte conjugal, souvent commis par un conjoint ou un ex-conjoint. « Une femme est tuée toutes les dix minutes dans le monde, souvent par quelqu’un censé l’aimer », a rappelé Julie Antoine, co-porte-parole de l’évenement. Beaucoup de femmes renoncent également à porter plainte après avoir subi des violences. Le manque de protection et la méfiance envers le système judiciaire freinant leur démarche.

Un mouvement qui relie les luttes
Au-delà des revendications immédiates, la marche portait une vision globale d’un monde féministe, solidaire et vivable. De plus, ces revendications ont mis en lumière l’interdépendance des enjeux. Comme la pauvreté, les inégalités sociales, la crise écologique et les violences systémiques. Ces réalités trouvant leur origine dans un système patriarcal et capitaliste qui perpétue les injustices, marginalise les communautés et fragilise les écosystèmes.
Dans les prises de parole comme dans les slogans, les voix réunies ont rappelé que ces injustices ne sont pas inévitables. Elles découlent de décisions politiques pouvant être contestées et transformées.
Aujourd’hui, les voix se sont levées pour affirmer qu’un monde juste, solidaire et féministe est possible.
« Tant que toutes ne seront pas libres, nous serons en marche »

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