Le nouveau député de Beauport-Limoilou commente les sujets chauds et discute de son arrivée en politique, quelques mois après son élection.
Xavier Renald
Un autre monde
Steeve Lavoie, qui a été président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec avant de faire le saut en politique, avoue que la vitesse à laquelle se sont déroulés les derniers mois l’a surpris. « La vitesse à laquelle tout arrive, c’est fou, je n’ai jamais vu ça. J’arrive avec plus de 25 ans de carrière et je me dis qu’une chance que j’avais cette expérience-là. »
Il affirme avoir travaillé tout l’été à organiser son bureau de circonscription, notamment en embauchant du personnel pour répondre aux besoins des citoyens. M. Lavoie souligne d’ailleurs le travail que cette tâche implique, surtout pour un nouveau député élu : « tu te retrouves avec un local, pas d’employés, rien. »
Pour l’instant, son bureau est le même que celui occupé par sa prédécesseure Julie Vignola, au local 101 du 2000, avenue Sansfaçon. Il révèle toutefois qu’il pourrait déménager le bureau dans un lieu plus central sur le territoire de la circonscription dans le futur.
Pas de vacances cet été
Le représentant du Parti libéral assure que tous les citoyens qui l’ont contacté ont pu obtenir une réponse. Il balaie ainsi certaines critiques émises sur les réseaux sociaux, qui soulevaient un manque de disponibilité de sa part : « il n’y a personne à ma connaissance, qui a essayé de nous rejoindre, qui ne m’a pas rejoint. J’ai été hyper présent tout l’été dans la circonscription, le plus que j’ai pu. »
« Je n’ai pas pris de vacances cet été, j’ai travaillé à temps plein, six jours par semaine. »
Steeve Lavoie
Néanmoins, il assume qu’il n’a pas eu le temps de rencontrer certaines associations au cours de l’été. « Ma priorité, je l’ai mise sur les dossiers de problématiques citoyens, […] de répondre aux gens avec des problèmes d’immigration, des problèmes avec Revenu Canada. Là, tous les dossiers ont été pris en charge depuis plus d’un mois », a indiqué M. Lavoie.
Le logement, toujours la priorité numéro 1
La circonscription que représente M. Lavoie n’échappe pas à l’enjeu de la crise du logement qui touche l’ensemble du pays. Le nouvel élu rappelle que le premier ministre a annoncé des investissements de plusieurs milliards de dollars pour accélérer la construction de nouveaux logements. « Moi, mon rôle, c’est de m’assurer que de ce montant-là, qu’il y en ait un maximum qui se rende dans ma circonscription », indique-t-il.
Le gouvernement libéral s’est engagé à fournir 25 milliards de $ de financement par emprunt à des constructeurs de maisons préfabriquées. Il rendra aussi disponible 10 milliards de $ en financement et en capital à faible coût aux constructeurs de logements abordables.
Maisons Canada
Le député libéral encourage d’ailleurs les gens à l’interpeller pour la réalisation de projets de logement : « Dérangez-moi! Parfois l’été les gens se disent peut-être qu’ils vont déranger. Moi, je veux que les gens me dérangent. »
« Si on veut des projets dans notre circonscription, que les gens viennent, que les gens reviennent, il faut du logement. […] De l’enjeu du logement, découlent plusieurs autres enjeux, dont le manque de travailleurs », ajoute M. Lavoie à ce sujet.
L’économie et le respect de l’environnement
Un autre enjeu national qu’il identifiait comme prioritaire durant la campagne électorale est celui des tarifs douaniers. Steeve Lavoie estime que le plus grand effet des tarifs dans sa circonscription est celui du coût du panier d’épicerie.
Les contre-tarifs canadiens sur les produits compris dans l’accord commercial en vigueur avec les États-Unis (ACEUM) ont d’ailleurs été abandonnés lundi le 1er septembre. « On espère que ça va faire baisser les prix à la caisse. En enlevant les tarifs, on a voulu arrêter de mettre de la pression sur nos commerçants, sur notre population. C’est un choix qui est stratégique », note Steeve Lavoie.
Concernant de futurs projets à vocation économique sur le territoire de sa circonscription, Steeve Lavoie est clair : pas aux dépens de l’environnement. « Il faut qu’il y ait des projets de développement économique dans notre circonscription, mais pas en opposition à l’environnement. On n’est pas dans le “ou”, on est dans le “et”. Les deux vont ensemble » dit-il.
Le transport lourd, toujours une préoccupation
Par ailleurs, au sujet du projet de troisième lien autoroutier entre Québec et la Rive-Sud, M. Lavoie conserve la même position qu’il avait lorsqu’il était président de la CCIQ. « Ce que je disais et je le dis encore aujourd’hui : je ne suis pas contre le troisième lien, surtout à cause du transport de marchandises qu’on a un seul lien en ce moment qui peut accepter les camions », soumet-il.
Radio-Canada dévoilait au mois de juillet que le coût du troisième lien pourrait s’élever à 9,3 milliards de $.
Il propose également de réaliser une étude de coût d’opportunité sur une situation où le pont Pierre-Laporte ne pourrait plus accueillir le transport lourd pour une période prolongée. « C’est quoi la quantité de marchandises, de camions qui passent [sur le pont Pierre-Laporte]? C’est quoi l’impact demain matin? Et si l’impact est plus élevé que la construction d’un autre lien, ben là, il faut peut-être commencer à réfléchir. C’est ce que je prônais et que je prône encore aujourd’hui », explique M. Lavoie, qui rappelle que l’abaissement du tablier du pont de Québec est aussi une option qui permettrait de dévier en partie le transport de marchandises.
Steeve Lavoie n’a cependant pas commenté le projet de troisième lien soumis par le gouvernement du Québec en juin dernier. Aux dernières nouvelles, le gouvernement fédéral ne s’était toujours pas engagé à appuyer financièrement le projet.
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