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Claude Villeneuve

S’ÉCRASER AU RALENTI

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)
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Claude Villeneuve

Sam Hamad fait, bien malgré lui, l’éloquente démonstration qu’il ne suffit pas d’avoir un CV politique garni pour savoir comment mener une campagne. On peut en avoir fait plusieurs, on peut s’en être tiré au point d’être élu et réélu, ça ne veut pas dire que lorsque vous êtes vous-même le moteur qui doit dire aux autres quoi faire que le véhicule se rendra à bon port.

Une chronique de David Lemelin

De fait, l’ancien député libéral s’enfarge au ralenti dans les lacets de ses bottines de ski. Rarement a-t-on vu démarrage aussi amateur, burlesque et raté. C’est un cas d’école qui se dessine sous nos yeux amusés.

Cela dit, j’ai toujours trouvé que Sam Hamad sonnait creux. Il répond des phrases, même mordantes, convenues et prévisibles. Il sert du manger mou à température pièce. Ça peut remplir, mais ça laisse sur sa faim. Ses explications sont généralement hésitantes, ça parait qu’il a une maitrise bien approximative des dossiers et lorsqu’il parle de la ville, le creux résonne comme les cloches de la Basilique Notre-Dame-de-Québec. Ça sent les phrases préparées par une équipe fragile, la sincérité et le sérieux sont visiblement en congé.

Résultat : on lance une musique de campagne poche faite par l’intelligence artificielle, on présente des images de Montréal pour parler du trafic routier à Québec, on fait une conférence de presse qui tombe à l’eau… par les jets qui se déclenchent sans l’avoir prévu.

Ça pue l’amateurisme à 1000 pieds, nous l’avons compris.

La chose m’amuse, en partie, car ça lui ressemble. Jean Charest, ancien patron de celui-ci, s’amusait avec des blagues qu’on devinait pas tellement pour rigoler lors d’un souper de la Tribune de la presse, à Québec, jadis. Sam faisait rire, en somme, à défaut d’impressionner. Certes, l’homme est combatif. Labeaume l’a d’ailleurs reconnu. Mais, ça n’en fait pas un maire d’une capitale qui a besoin de tout, sauf de quelqu’un qui cherchait comment combler ses semaines.

Ce qui m’amuse moins, c’est que j’aspire à mieux pour nous. Il aurait été important d’avoir un candidat fort et de calibre pour affronter Marchand, ne serait-ce que pour le pousser à être meilleur. Actuellement, la stratégie du maire doit consister à acheter du pop-corn pour son équipe afin de regarder les bulletins de nouvelles, les pieds sur le pouf, en attendant le topo du jour sur Hamad. C’est inespéré.

Côté forme, Hamad n’est pas à la hauteur. Côté contenu, c’est gênant. Côté équipe, c’est incomparable. Côté style, on a beau se tanner des souliers de course et des sourires un peu niais, la maitrise tranquille de Marchand donne l’impression que la tortue est déjà près de franchir la ligne alors que le lièvre s’est enfargé dans le bloc de départ.

Évidemment, une campagne municipale c’est (trop) long. Il peut arriver bien des choses. Mais, on voit mal comment le maire sortant pourrait perdre une campagne qui démarre ainsi. Oui, les anti-Marchand sont très nombreux et lui en veulent. C’est d’ailleurs ce qui explique les forts pourcentages qu’a récoltés Hamad, même avant d’avoir débuté officiellement. Le mandat de « Capitaine Tramway » s’est avéré un boulet titanesque qui a failli le couler totalement. De fait, en s’étant fait retirer le tramway sous ses pieds, Marchand a encaissé un coup qui aurait pu lui être fatal.

C’était sans compter la faiblesse de ses adversaires. Oui, Marchand s’est faufilé de justesse jusqu’au pouvoir, en 2021. Il pourrait fort bien s’y maintenir, pas tellement à cause de sa force bien modeste et toute relative, mais à défaut d’avoir eu à livrer une bataille dont on profiterait pourtant tous, si cela nous permettait de pousser chaque candidat à exceller.

Si j’ai bien compris, on est en train de se dire « à la prochaine fois »…

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