Un aménagement cyclable soulève des questions à Beauport

boulevard Saint-AnneIntersection du boulevard Sainte-Anne et de l’avenue du Cheminot
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La Ville de Québec a entamé l’aménagement du corridor VivaCité (CVC) sur le chemin de la Canardière et le boulevard Sainte-Anne, mais le projet soulève des interrogations.

Par Alexandre Morin

Le projet de corridor VivaCité sur le chemin de la Canardière et le boulevard Sainte-Anne prévoit l’aménagement de pistes cyclables sur une distance totale de 3,5 km : d’abord sur le chemin de la Canardière, entre la 8e Avenue et l’avenue De La Vérendrye, puis sur le boulevard Sainte-Anne, entre l’avenue De La Vérendrye et le boulevard François-De Laval.

L’aménagement est prévu en plusieurs étapes. Le tronçon situé entre l’avenue D’Estimauville et le boulevard François-De Laval est complété, mais il laisse perplexes plusieurs citoyens ayant contacté Le Carrefour.

C’est plus précisément à quelques mètres de l’intersection du boulevard Sainte-Anne et de l’avenue du Cheminot que se situe l’enjeu soulevé : la Ville a réduit une voie de circulation, pour ensuite créer immédiatement une voie de virage à droite menant aux stationnements du corridor du Littoral.

Cette configuration génère un effet d’entonnoir et oblige les automobilistes souhaitant accéder au stationnement à se déporter dans la voie centrale, avant de revenir aussitôt dans la voie de virage à droite.

À quelques mètres de l’intersection du boulevard Sainte-Anne et de l’avenue du Cheminot, la Ville a procédé à la fermeture d’une voie, aussitôt suivie de l’aménagement d’une baie de virage.

L’aménagement semble, à première vue, inefficace et illogique.

Or, pour la Ville de Québec, il est totalement justifié.

« Selon les normes et les bonnes pratiques, lorsque les mouvements de virage sont peu nombreux, il est recommandé d’effectuer une fermeture de voie (comme on voit en amont de la zone tampon hachurée sur la photo), suivie de l’ouverture d’une baie de virage, plutôt que de transformer une voie de tout droit en voie de virage à droite obligatoire, sans transition. Transformer une voie de tout droit en voie de virage à droite obligatoire, lorsque le nombre de virages est faible, orienterait certains automobilistes à faire des manœuvres dangereuses à la dernière minute ou à se heurter à un obstacle », indique François Moisan, porte-parole de la Ville de Québec.

« Puisqu’il n’y a pas de mode de gestion à l’intersection en question (arrêt, feux de circulation) et que les débits véhiculaires ne dépassent pas la capacité standard d’une voie de circulation, nous n’anticipons pas d’impact sur la fluidité automobile », ajoute-t-il.

Autre problématique : dans sa présentation du projet en avril dernier, la Ville indiquait que le tronçon situé à l’intersection, ainsi que celui entre l’avenue du Cheminot et le boulevard François-De Laval, conserverait deux voies de circulation par direction. Or, à l’heure actuelle, c’est plutôt une seule voie avec une baie de virage à gauche qui a été aménagée.

Dans sa présentation du projet en avril dernier, la Ville de Québec indiquait qu’après l’implantation des corridors cyclables, deux voies de circulation par direction seraient maintenues entre l’avenue du Cheminot et le boulevard François-De Laval (source : Ville de Québec).
À l’heure actuelle, on y retrouve plutôt une seule voie de circulation accompagnée d’une baie de virage à gauche. Une voie a donc été retranchée par direction sur ce tronçon.

Les automobilistes se retrouvent donc beaucoup plus impactés que ce qui était prévu dans le projet initial présenté par les équipes de la Ville, notamment en raison de la fermeture d’une voie sur le viaduc, mais aussi du retrait d’une voie de circulation jusqu’au boulevard François-De Laval.

Le chef de Respect Citoyens, Stéphane Lachance, déplore « l’ajout massif de pistes cyclables » et critique surtout, selon lui, le manque de légitimité et le caractère trompeur des politiques de l’administration Marchand envers la population.

Selon lui, l’administration Marchand met en place une politique d’aménagement urbain « radicale ».

« Cette orientation, qui transforme le visage de la ville de Québec, suscite l’indignation d’une grande partie de la population qui se sent lésée et dont les habitudes de vie sont directement impactées. Un des principaux griefs soulevés est le manque de transparence et de consultation. Pour beaucoup de citoyens, cette transformation radicale de la ville n’a jamais été clairement annoncée ni discutée lors de la campagne électorale de 2021 », affirme M. Lachance, qui rappelle également la faible marge par laquelle Bruno Marchand a remporté la mairie.

« Les électeurs ont le sentiment d’avoir été induits en erreur, car les propositions de l’époque ne laissaient en rien présager une telle ampleur de changements », ajoute-t-il.

Plusieurs citoyens ont également souligné qu’une piste cyclable est déjà aménagée à proximité de l’intersection en question (source : Google Maps).

Avec les corridors VivaCité, l’administration Marchand souhaite favoriser la mobilité active et améliorer la sécurité des usagers sur l’ensemble du territoire, y compris dans les secteurs périphériques. Toutefois, dans le cas du tronçon Canardière/Sainte-Anne, les aménagements choisis soulèvent des questions quant à leur logique, leur efficacité et leur cohérence avec les engagements initiaux.

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