Radio-Canada Québec a annoncé cette semaine la nomination d’Alexandre Duval à l’animation de sa matinale radiophonique Première heure sur ICI PREMIÈRE. Il succède à Alex Boissonneault, qui a quitté son micro au printemps pour se lancer en politique sous la bannière du Parti québécois dans l’élection partielle d’Arthabaska.
Par Alexandre Morin
Natif de Pont-Rouge, Alexandre Duval a toujours su qu’il voulait devenir journaliste et nourrit depuis longtemps une passion particulière pour la radio. Diplômé d’un baccalauréat et d’une maîtrise en sciences politiques, il a effectué le stage de la Fondation Jean‑Charles‑Bonenfant, ce qui lui a permis de découvrir les coulisses du travail parlementaire à l’Assemblée nationale du Québec.
Il fait ses premières armes dans les médias en 2014 à la station de Radio-Canada à Montréal. Deux ans plus tard, il rejoint celle de Québec, où il occupe plusieurs fonctions : il est entre autres chef de pupitre web et radio, ainsi que journaliste. Il a aussi déjà eu l’occasion de prêter sa voix à l’émission Première heure en remplaçant Claude Bernatchez pendant ses vacances — un retour derrière le micro qui s’inscrit donc dans une certaine continuité.
« J’ai toujours su que je voulais faire du journalisme et j’ai toujours su aussi que je voulais faire du journalisme politique, mais j’ai toujours eu une grande passion particulièrement pour la radio par rapport aux autres médiums », exprime-t-il.
« J’ai fait mes études secondaires à Québec, en sport-études à Cardinal-Roy, dans le quartier Saint-Roch. Je suis vraiment un gars de la région, je connais Québec comme le fond de ma poche, j’habite à Québec […] Quand je me suis lancé en journalisme en 2014 à Montréal, c’était assez clair dans ma tête que j’avais l’objectif de revenir à Québec. »
Alexandre Duval
En 2022, il réalise l’un de ses rêves en devenant correspondant parlementaire à l’Assemblée nationale.
Après une année sabbatique amorcée en 2024, pendant laquelle il enseigne la politique au Cégep Garneau et rédige un livre sur l’électoralisme, une occasion en or se présente : le départ d’Alex Boissonneault, qui quitte l’animation de Première heure pour se lancer en politique.
« À partir du moment où j’ai vu que ce poste-là était disponible, pour moi, la question ne se posait même pas, c’était sûr et certain que j’allais tenter de l’obtenir parce que c’est un autre rêve pour moi de faire de la radio », affirme-t-il.
« Je suis carrément aux anges ! » lance-t-il, lui qui a failli manquer l’occasion — approché par la téléréalité Les Traîtres, une offre qu’il aurait pu accepter si cela n’était pas tombé en même temps que ses vacances, et qui lui aurait peut-être fait manquer la possibilité d’envoyer sa candidature pour Première heure.
Celui qui prendra le micro dès 5 h 30 chaque matin de semaine à la tête de l’émission numéro un à Québec est-il un matinal ?
« La réponse va te surprendre : de manière naturelle, je ne suis pas un matinal, mais je te dirais que j’ai la constitution qui me permet de rouler sur très peu de sommeil et j’ai la capacité de m’endormir à peu près n’importe quand, ce qui fait en sorte que c’est certain que je vais faire des siestes tous les jours. Et j’adore faire des siestes ! », répond-il.
Une vision ancrée dans les enjeux citoyens
Passionné par les préoccupations citoyennes, Alexandre Duval souhaite que l’émission soit certes une tribune pour les enjeux locaux, mais aussi un vecteur de solutions.
« Moi, ce qui m’intéresse beaucoup dans la vie, c’est qu’est-ce que les gens vivent, et j’espère qu’on va être capable de bien traduire ça dans l’émission. J’espère aussi qu’on va trouver de l’espace pour trouver des solutions aux problèmes que les gens vivent », indique-t-il, ajoutant vouloir s’inspirer de la notion de journalisme de solution — du contenu qui permet d’apprendre, mais aussi d’améliorer le quotidien.
« J’ai vraiment envie d’aborder ce défi-là avec naturel, j’ai envie d’être authentique avec l’auditoire, j’ai pas envie de jouer à l’animateur. »
Alexandre Duval
Au-delà des enjeux citoyens et, bien sûr, politiques, M. Duval nourrit également un vif intérêt pour la culture et le sport. Grand lecteur, passionné de cinéma, de musées et de théâtre, il est aussi un amateur de tennis de longue date. Ancien joueur, il a même pris part au circuit universitaire américain en 2006. L’animation d’une émission matinale lui convient donc parfaitement, lui qui se décrit comme un véritable touche-à-tout.
« J’ai envie de partager mes coups de cœur avec le public, j’ai envie de partager mes questionnements avec le public, j’ai envie aussi de partager ma curiosité avec le public, c’est-à-dire que j’espère qu’on va se permettre d’explorer autre chose que l’évidence, qu’on n’ira pas juste dans les sujets dont tout le monde discute, mais qu’on va aussi se permettre d’être à l’avant-garde en matière des thématiques qu’on va proposer », exprime-t-il à propos de la touche personnelle qu’il souhaite insuffler à l’émission.
Pour ce passionné de politique, qu’il a côtoyée de près à l’Assemblée nationale, qu’il a enseignée et même abordée dans un livre, il va de soi que son style d’animation portera une teinte politique.
« Je veux aussi que Première heure soit une émission qui serve à faire de la reddition de comptes. Je vais vouloir que nos politiciens, politiciennes — et pas que, je dirais les gens qui sont dans une position de pouvoir, les gens qui sont élus — viennent sur nos ondes pour avoir à répondre des décisions qu’ils prennent, et qu’on parte toujours des considérations citoyennes pour pouvoir poser nos questions et exiger une reddition de comptes », explique-t-il.
« J’ai envie qu’on surprenne l’auditoire. »
Alexandre Duval
La radio de Québec
La radio de Québec est reconnue comme un écosystème médiatique à part : forte concurrence, vaste auditoire, grande influence… et, pour certaines stations, un passé controversé. Que pense le nouveau venu à la tête d’une émission matinale de cette réalité bien particulière ?
« La radio de Québec, c’est une radio qui est super compétitive. On a plein d’artisans chevronnés, passionnés, qui font de la radio parlée. Puis ça, je ne sais pas à quel autre endroit on retrouve une telle concentration d’émissions parlées. Il y a certaines stations qui vont plus vers l’opinion, d’autres plus vers l’information, mais c’est un écosystème assez spectaculaire, la radio de Québec », répond-il.
« M’inscrire dans le paysage compétitif de la radio de Québec, c’est pas quelque chose qui me fait peur. Au contraire, c’est quelque chose qui m’emballe, parce qu’on offre quelque chose de différent. On propose de l’information pertinente, rigoureuse, condensée […] et, en plus, il y a un aspect divertissement, avec des conversations plus détendues. Je pense que Première heure, c’est une émission qui représente un bel hybride entre le divertissement et l’information », ajoute-t-il.
Fort de dix ans d’expérience en journalisme à Radio-Canada, Alexandre Duval amorcera, à compter du 2 septembre 2025, un nouveau chapitre à titre d’animateur de l’émission Première heure sur ICI PREMIÈRE, diffusée de 5 h 30 à 9 h en semaine. Confiant, il se dit prêt à relever ce défi, porté par l’enthousiasme et par la solide équipe en place, qu’il décrit comme talentueuse, expérimentée et pleinement engagée envers le public. Pour lui, ce retour derrière le micro est autant une suite logique qu’un nouveau départ.
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