Dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, une publication sur les réseaux sociaux a ravivé une problématique bien connue : la délicate cohabitation entre familles et propriétaires de chiens dans les parcs publics.
Par Juliet Nicolas
Récemment, un témoignage relayé sur la page Facebook du quartier a relancé les discussions autour d’un sujet sensible : la présence de chiens en liberté dans les aires de jeux pour enfants.
Conçu pour les tout-petits, le parc Richelieu voit parfois son usage dévier. Des chiens, sans laisse et parfois sans surveillance, circulent parmi les modules. Pour certaines familles, l’expérience tourne vite au malaise.
Une cohabitation délicate
Le témoignage d’une mère, présente au parc avec sa fille, illustre bien le malaise que peuvent ressentir certaines familles face aux chiens laissés sans laisse : «Là où je me suis sentie inconfortable, c’est lorsqu’un chien dont j’ignore la race s’est approché de nous en grimpant littéralement sur ma fille avec ses pattes d’en avant, et ma fille qui reculait car on avait clairement investi sa bulle et ne sachant pas comment lui dire de reculer.[…] Il a fallu que la propriétaire arrive, une fois qu’elle se soit rendu compte que son chien sans surveillance était clairement une nuisance, pour que ledit chien s’éloigne. J’ai même eu droit à un « il aime beaucoup trop les enfants », et moi de répondre que nous n’étions pas à l’aise.»
Ce témoignage, relayé sur la page Facebook du Faubourg Saint-Jean-Baptiste, a ravivé une discussion déjà vive. Certains résidents défendent un usage raisonné :« Les chiens devraient pouvoir accéder aux parcs, mais leurs maîtres doivent être attentifs. » D’autres rappellent la fonction première du lieu :« Les parcs pour enfants ne sont pas des zones pour chiens. Le manque d’espaces sans laisse n’excuse pas le non-respect des règles. »
Des voix plus critiques reprochent aux familles leur manque d’ouverture :« Pour beaucoup de gens, leur chien, c’est leur enfant. Si on veut cohabiter, ça commence par un peu de compassion des deux côtés. »
Même si les avis divergent, c’est le respect mutuel et la vigilance qui permettent à ces lieux de rester accueillants et sécuritaires. Que ce soit pour les familles en quête de tranquillité ou pour les propriétaires de chiens soucieux du bien-être de leur compagnon.
Ce que dit la loi
Le cadre légal à Québec est pourtant clair. Le Règlement sur les animaux domestiques (R.V.Q. 2698) et la Loi visant à favoriser la protection des personnes par un encadrement concernant les chiens imposent :
- L’obligation de tenir son chien en laisse (max. 1,85 m) dans tout lieu public.
- La distance minimale de 2 mètres entre un chien et une aire de jeu.
- La responsabilité de maîtriser son animal en tout temps, même dans un espace canin.
En somme, le laisser-aller observé dans certains parcs n’est pas qu’une question de tolérance et constitue un non-respect du règlement municipal.

Une cohabitation à repenser
Les témoignages recueillis montrent une cohabitation souvent difficile entre familles et propriétaires de chiens. Entre incivilités et flou sur les règles d’usage, les tensions sont bien réelles. Pour y répondre, plusieurs pistes émergent comme créer de nouveaux espaces canins.
Mais cette perspective se heurte à une contrainte majeure. Depuis la fermeture du parc canin Saint-Yves en 2022, la Ville de Québec impose une distance de 100 mètres entre un parc canin et les habitations. Une règle conçue pour préserver la tranquillité des quartiers, mais qui rend presque impossible la création d’espaces canins dans les zones centrales à forte densité.
Ce que prévoit la Ville
La Ville prévoit l’ouverture d’un cinquième espace canin au parc de Duberger, initialement attendu pour l’été 2025 selon les documents d’appel d’offres municipaux. Un autre parc est également envisagé à Beauport, bien que son échéancier demeure incertain.
Mais si ces projets répondent à une demande croissante, leur implantation en périphérie laisse un vide dans les quartiers centraux.
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