« Great Reset » politique au Québec : l’année de tous les espoirs

L'Orange bleue affaires publiquesMathieu Santerre (Crédit: Photo fournie par L'Orange bleue affaires publiques)
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Lettre ouverte de Mathieu Santerre, président, L’Orange bleue affaires publiques

La conjonction – quasi cosmique – de cinq événements politiques majeurs provoque une situation inédite, similaire à la version sérieuse du concept de « Great Reset » colportée par certains, qui ouvre la porte à des espoirs renouvelés pour quiconque a des intérêts dans la chose publique au Québec.

On s’y habitue presque – ou pas – mais le Parti Québécois (PQ) reste collé très haut dans les sondages d’opinion; ses adversaires ne semblent pas réussir à l’affaiblir malgré son statut de 4e parti à l’Assemblée nationale. Par ailleurs, nous venons d’assister à l’élection du nouveau chef du Parti libéral du Québec (PLQ); son arrivée semble déjà avoir fait bouger l’aiguille des sondages. En plus du remaniement ministériel annoncé pour l’automne par le premier ministre et chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Québec solidaire (QS) doit désigner son co-porte-parole masculin sous peu, quelques mois après avoir procédé à la désignation de sa co-porte-parole féminine. Enfin, une élection partielle aura lieu cet été dans Arthabaska, et le Parti conservateur du Québec (PCQ) semble avoir certaines chances de l’emporter.

Tout cela, mis ensemble, a plusieurs conséquences directes. La plus évidente est un gigantesque jeu de chaises musicales dans les cabinets ministériels, chez les oppositions et dans la haute fonction publique. Certains ministres et porte-paroles changeront de poste; certains ont déjà changé. De nombreuses nominations ont déjà eu lieu et d’autres sont à prévoir, notamment du côté de l’administratif. L’incertitude, mais également l’ouverture de nouvelles possibilités, est le lot de tout le personnel politique, gouvernement et oppositions confondus.

Nous assisterons dans les prochains mois aux deux dernières sessions parlementaires et au dernier budget de l’actuel gouvernement; chaque minute au Parlement et chaque phrase du prochain budget seront importantes. Nous assisterons également au lancement de grandes politiques et initiatives, détaillées sur plusieurs années, qui seront autant d’engagements électoraux implicites de la part du parti gouvernemental. Du côté de l’administration publique, on peut s’attendre à l’accélération de projets qu’on souhaite clore avant la période électorale, puis à un ralentissement relatif au fur et à mesure que l’élection générale d’octobre 2026 approchera. Les partis politiques, qui ne sont pas des entités parlementaires ni gouvernementales, vont commencer à préparer leurs engagements électoraux, qui seront autant de projets à réaliser pour le nouveau conseil des ministres émanant du parti gagnant l’an prochain.

Au travers de tout cela, un élément essentiel est un changement de teneur du discours politique et gouvernemental, principalement en vue de l’élection de 2026 et accéléré par la partielle de cet été. La manière de décoder la communication gouvernementale et celle des partis d’opposition doit donc s’ajuster pour tenir compte de l’appui souhaité de la population et de la gestion de ses attentes. On verra d’ailleurs arriver une plus grande vigueur critique des oppositions et une plus grande prudence dans les déclarations gouvernementales. De même, il est probable que le gouvernement soit plus sensible aux déclarations publiques le prenant pour cible et les oppositions plus promptes à saisir les opportunités en ce sens.

Les différents groupes sociaux, économiques, professionnels et autres, comme ceux que les gens de ma profession représentent, peuvent aussi voir cette période comme une grande opportunité. Une opportunité d’innover dans certains dossiers pour permettre des déblocages. Une opportunité de changer les choses sans que cela ne soit une critique. Une opportunité d’exister, positivement, malgré le cynisme ambiant. D’ailleurs, paradoxalement, plus le cynisme à l’égard du système politique circule, plus cela avantage les organisations qui font le choix d’intervenir, en augmentant l’impact relatif de leurs interventions et leur influence objective.

L’année 2025-2026, qui durera environ 15 mois, sera donc l’année de tous les espoirs politiques au Québec. De grandes opportunités se présenteront, autant pour les gens impliqués politiquement ou au gouvernement, que pour les acteurs externes au système politique. Un « Great Reset » politique, que l’on espère positif pour la population du Québec, car la machine est déjà en marche.

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