Création d’emplois en juillet à Québec, malgré l’incertitude économique

Si hier Destination Québec cité (DQ) révélait que l’industrie touristique avait su tirer son épingle du jeu malgré les incertitudes économiques liées aux sautes d’humeur du président américain, voilà que Québec International (QI) montre aujourd’hui que le marché de l’emploi tient lui aussi le coup.

Par Alexandre Morin 

Selon les plus récentes données de l’Enquête sur la population active (EPA) publiées par Statistique Canada, Québec International (QI) rapporte la création de 2300 emplois dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec en juillet.

Les plus fortes hausses ont été observées dans les secteurs du transport et de l’entreposage (+21,2 %), de la construction (+12,2 %) ainsi que de l’information, de la culture et des loisirs (+10,9 %).

Pour l’organisme, cela démontre que, malgré les incertitudes économiques, le marché du travail de la région fait preuve de résilience. La récente majoration à 35 % des tarifs douaniers imposés par les États-Unis soulève toutefois des préoccupations.

Bien que ses effets ne soient pas encore reflétés dans les données, l’amplification des mesures exerce une pression sur les entreprises, notamment celles des secteurs de l’acier, de l’aluminium, des composantes non américaines des automobiles, du bois et du cuivre.

Baisses dans certains secteurs

Des secteurs ont toutefois connu des baisses significatives d’emplois. Entre juin et juillet 2025, les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien, ainsi que les services publics, ont enregistré des replis respectifs de 16,3 % et 13,3 %, selon les données non désaisonnalisées.

« Les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien ont connu une diminution de l’emploi, ce qui peut notamment être le reflet d’un ralentissement de la demande dans les différents secteurs desservis », explique Rosalie Forgues, économiste chez Québec International.

« Les services publics sont touchés par des mesures de compression mises en œuvre par les autorités gouvernementales. Le gel des embauches, le non-remplacement de certains départs et les restrictions sur les heures supplémentaires affectent cette métrique », ajoute-t-elle à propos du secteur des services publics, en rappelant que, bien que ces secteurs ne soient pas issus du manufacturier ou particulièrement reconnus pour leur vocation exportatrice, l’incertitude liée aux tensions commerciales se reflète dans l’ensemble de l’économie.

L’emploi peine à suivre la hausse de la population active 

Malgré la hausse du nombre d’emplois dans la région en juillet, le taux de chômage a tout de même augmenté de 0,2 point pour atteindre 4,7 %. Cette situation s’explique notamment par une croissance de la population active (+0,7 %) plus élevée que celle de l’emploi (+0,5 %).

« La création d’emploi a été légèrement moins rapide que la croissance du nombre de personnes en âge d’intégrer le marché du travail sur un mois. Comme plus de personnes sont désormais disponibles pour un poste, cette situation accroît ainsi le nombre de chômeurs. Or, fait important, d’autres facteurs, encore une fois structurels et conjoncturels, peuvent s’ajouter à cette explication », indique Mme Forgues.

Les jeunes sont, comme le mois précédent, davantage touchés par cette hausse du chômage. Le taux pour les 15 à 24 ans s’établit à 10,1 % dans la RMR de Québec pour le mois, soit plus du double du taux observé pour l’ensemble des groupes d’âge (4,7 %).

Mme Forgues rappelle que les jeunes travailleurs, souvent en transition entre les études et l’emploi, sont plus exposés au chômage frictionnel. Une inadéquation entre les compétences acquises en formation et les besoins du marché peut aussi accentuer leur vulnérabilité, tout comme la précarité de leurs premiers emplois.

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