Sur la Scène Loto-Québec du FEQ, Pixies a offert un concert intense et maîtrisé, porté par une discographie mythique et un nouvel album audacieux. Et même si l’émotion scénique est restée en retrait, certains y verront une fidélité assumée à l’identité brute du groupe.
Par Juliet Nicolas
Précédé par The Glorious Sons, qui avait bien échauffé le public, Pixies a pris possession de la Scène Loto Québec à la tombée du jour, alors qu’une pluie intense s’abattait brièvement. Le groupe s’est alors installé sans un mot, avec son dépouillement habituel : une musique frontale, directe, sans détour.
Deux anniversaires
Cette année marque deux jalons majeurs pour le groupe : 35 ans depuis la sortie de Doolittle, leur album emblématique, et 20 ans depuis leur reformation à Coachella. Une longévité rare, nourrie par une capacité à se réinventer sans jamais trahir leur essence.
Le concert s’inscrit dans leur tournée mondiale The Night the Zombies Came, qui accompagne la sortie de leur dixième album studio du même nom. Ce disque audacieux mêle rock gothique, punk abrasif et accents de western.
Des classiques et des contrastes
Les morceaux oscillent entre ballades sombres et déferlantes sonores, et prennent toute leur ampleur en live. L’arrivée de Emma Richardson à la basse (ex-Band of Skulls) insuffle une nouvelle dynamique. Tandis que Black Francis, voix et guitare du groupe, reste fidèle à son style vocal intense. Joey Santiago, toujours incisif à la guitare, a livré des solos d’une précision redoutable. À la batterie, David Lovering, membre fondateur du groupe, assure une rythmique sobre et rigoureuse.
Parmi les morceaux phares, le groupe a interprété Here Comes Your Man, Nimrod’s Son, et bien sûr Where Is My Mind? , repris en chœur par le public.
Un concert maîtrisé, mais distant
Malgré une exécution musicale impeccable, l’alchimie entre les membres est restée discrète, tout comme les échanges avec le public. Le groupe a enchaîné les morceaux sans détour, préférant la rigueur à la spontanéité.
Certains y verront une absence de relief, d’autres reconnaîtront la fidélité à l’essence des Pixies : une présence brute, épurée, qui laisse la musique parler sans chercher l’artifice.
Ce soir au FEQ, Pixies a donc livré un concert en retenue mais avec la maîtrise musicale qu’on lui connaît. Et c’est peut-être là l’essentiel : voir Pixies, c’est assister à une page vivante de l’histoire du rock.
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