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Claude Villeneuve

L’état désuet des trottoirs dans Saint-Sauveur dénoncé [Photos]

Rue Châteauguay
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Animateur CKIA

Le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur appelle la population à se mobiliser pour revendiquer des trottoirs plus sécuritaires. Il presse également la Ville d’agir pour mieux protéger les piétons et apaiser la circulation automobile. 

Par Alexandre Morin 

Le Comité affirme qu’au cours des comités de piétons tenus dans le quartier Saint-Sauveur, plusieurs citoyens ont dénoncé l’état des trottoirs.

Encombrés et marqués par des fissures, des trous et des dégradations importantes, plusieurs segments représentent une contrainte réelle à la mobilité, selon le Comité.

Rue D’Argenson

Pour Catherine Rainville, animatrice-coordonnatrice au Comité, cette situation touche particulièrement les personnes les plus vulnérables, notamment celles à mobilité réduite. Selon elle, l’état des trottoirs devient une question de droits pour ces personnes.

« Il faut travailler sur l’accessibilité universelle, pas juste sur la sécurité. On ne se sent pas nécessairement en danger parce qu’il y a un trou dans le trottoir, mais pour les personnes à mobilité réduite, ça cause vraiment des désagréments importants dans leur capacité de se déplacer », explique Mme Rainville.

« Les trottoirs abîmés, c’est un obstacle constant pour moi, qui circule en fauteuil roulant. Très
souvent, il m’arrive de devoir rouler dans la rue car les trottoirs sont impraticables et inaccessibles.
C’est angoissant car je me trouve très exposée aux autos. »

Marie-êve Gauvreau, résidente et militante au comité des piétons et piétonnes du quartier Saint-Sauveur

La Ville est appelée à prendre ce problème au sérieux, autant que celui des nids-de-poule sur la chaussée.

« En avril, il y a des opérations nid-de-poule : là, la Ville dit que pendant quelques semaines, ça dégèle, nos équipes sont là, on reçoit les appels, on règle tout de suite. Pour les trottoirs, il faut toujours que ce soit les gens qui appellent au 311. La Ville ne fait rien si personne n’appelle. Elle est donc en position passive », dénonce-t-elle, soulignant un double standard dans l’entretien des rues versus celui des trottoirs.

« Un trou dans une chaussée, c’est quoi la conséquence ? C’est désagréable pour les automobilistes. Mais un trou dans un trottoir, pour quelqu’un qui se déplace à pied et qui a des difficultés de mobilité, ce n’est pas juste désagréable : ça peut causer des chutes. Les chaises roulantes restent prises dans les fissures », ajoute-t-elle.

À l’angle des rues Saint-Luc et Christophe-Colomb

Sur d’autres sujets, le Comité des citoyens considère le projet de réaménagement de la rue Saint-Vallier Ouest comme un « beau » projet, mais déplore la mise en place d’un sens unique, qu’il juge nuisible à l’accessibilité au transport en commun.

« En mettant un sens unique, les autobus sont déviés, puis la configuration du quartier fait que les parcours alternatifs d’autobus créent de l’inaccessibilité au transport en commun », mentionne Catherine Rainville.

Le Comité milite également pour le retrait d’une voie de circulation sur la rue Marie-de-l’Incarnation et sur le boulevard Charest afin de réduire le débit automobile dans le quartier. Selon l’organisation, ces axes offrent un potentiel de verdissement et d’élargissement des trottoirs.

« La circulation de transit et le camionnage sont considérés comme une problématique importante. Pour le développement de notre quartier, on veut diminuer ça. On veut réduire une voie de circulation sur Marie-de-l’Incarnation […] moins les artères permettent la circulation, moins elles sont attractives », explique Mme Rainville, qui précise également que le Comité appuie l’implantation d’un système de transport en commun sur Charest, mais pas au prix de nouvelles voies.

Toujours concernant le débit automobile, le Comité s’oppose fermement au nouveau tracé du troisième lien proposé par le gouvernement caquiste, estimant qu’il entraînerait une hausse significative du transit automobile dans le quartier.

Le Comité invite donc la Ville à poser des gestes concrets pour améliorer l’état des trottoirs, apaiser la circulation et favoriser une mobilité plus inclusive dans Saint-Sauveur.

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