Bien que le taux de chômage ait globalement diminué en juin dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec, il est demeuré anormalement élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans.
Par Alexandre Morin
En juin, la RMR de Québec a enregistré une hausse de 4 000 emplois (+0,8 %), tandis que la population active dépassait le cap des 500 000 personnes (+0,8 %). Cette progression simultanée a entraîné une légère baisse du taux de chômage à 4,5 % et une hausse du taux d’emploi à 63,8 %, illustrant un marché du travail en croissance.
« Une progression au même rythme de la création d’emplois et de la population active signifie que le marché parvient à intégrer les nouveaux travailleurs sans provoquer de hausse significative du taux de chômage », explique Rosalie Forgues, économiste chez Québec International. « Toutefois, cette stabilité apparente peut dissimuler certaines tensions, notamment si des groupes spécifiques, comme les jeunes, rencontrent davantage d’obstacles à l’embauche », précise-t-elle.
Les plus fortes hausses d’emplois au cours du dernier mois à Québec ont été enregistrées dans les services publics, l’information‑culture‑loisirs ainsi que les services aux entreprises, aux bâtiments et de soutien.
Les jeunes
Si la situation de l’emploi paraît globalement favorable à Québec, une analyse plus détaillée du marché révèle un constat évident : la réalité est nettement moins positive pour les jeunes.
En effet, en juin, malgré un taux de chômage global plutôt bas de 4,5 % dans la RMR de Québec, les jeunes de 15 à 24 ans affichent un taux de 9,8 %, soit plus du double. Cette situation illustre les difficultés d’insertion professionnelle qu’ils rencontrent, accentuées par un décalage persistant entre leur formation et les besoins réels du marché du travail.
« Les jeunes travailleurs disposent généralement d’une expérience professionnelle limitée, ce qui constitue un désavantage sur un marché du travail concurrentiel où les postes vacants sont limités », explique Mme Forgues.
« Un autre facteur réside dans l’inadéquation entre les compétences acquises dans le cadre scolaire ou universitaire et les besoins réels du marché du travail. De plus, les premiers emplois occupés par les jeunes sont souvent précaires (contrats à durée déterminée, temps partiel, emplois saisonniers) et donc plus vulnérables aux fluctuations économiques », ajoute-t-elle.
Le gel des embauches instauré par le gouvernement du Québec en novembre 2024, bien qu’il vise surtout les postes administratifs et n’affecte que partiellement des secteurs comme la santé ou l’éducation, freine la création d’emplois dans des régions où la fonction publique pèse lourd, comme la RMR de Québec. Il pourrait ainsi compliquer l’intégration des nouveaux diplômés et accroître temporairement le chômage frictionnel, notamment chez les jeunes, même si l’ampleur exacte de cet effet reste difficile à mesurer.
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