L’organisme à but non lucratif Emprises – Espaces urbains, fondé en 2023, vise à redonner du pouvoir aux citoyens des quartiers centraux de Québec en reverdissant leur milieu par la plantation d’arbres.
Par Alexandre Morin
C’est pour contrer le sentiment d’impuissance face aux enjeux liés à la qualité de l’air dans les secteurs Limoilou–Vanier, en Basse-Ville de Québec, que l’organisme a vu le jour. Emprises mise sur la prise de pouvoir citoyenne par le verdissement pour transformer les milieux de vie.
Grâce aux arbres fournis par le Collectif Canopée, cette entreprise sociale plante des arbres sur des terrains privés en milieu urbain.
Autrefois, après un processus de cartographie de la Basse-Ville, les employés de l’organisme allaient à la rencontre des propriétaires de terrains au bon potentiel de verdissement pour leur proposer de planter un ou des arbres.
Aujourd’hui, avec le succès croissant de l’OBNL, ce sont les citoyens et les organismes qui sollicitent Emprises pour verdir leur terrain.
Le verdissement prend une importance encore plus grande dans le secteur de Limoilou, où la qualité de l’air est particulièrement préoccupante. Les arbres contribuent directement à la filtration de l’air, en plus d’apporter de nombreux autres bénéfices, rappelle Mathieu Caron, charpentier-menuisier de formation, qui chapeaute l’organisme.
« Il y a aussi tous les services écosystémiques que l’on sait que les arbres nous donnent. Ils préparent très bien les villes aux changements climatiques à venir, entre autres en réduisant l’impact des îlots de chaleur urbains, en gérant mieux l’eau de surface, en rendant la ville un peu moins imperméable et un peu plus éponge, en augmentant la biodiversité et la résilience, en donnant un coup de main à la santé mentale », énumère-t-il.
« Dans les quartiers de la Basse-Ville, notamment le secteur Limoilou, il faut ajouter le fait qu’on a une population qui est vulnérable et très exposée à une mauvaise qualité de l’air », exprime-t-il, en soulignant l’importance d’augmenter la canopée pour améliorer la qualité atmosphérique.
L’organisme avait, par ailleurs, planté plus de 200 arbres en 2024, et plus de 100 en 2023, dans ces mêmes quartiers, jugés « prioritaires » pour la plantation et le verdissement en raison des problématiques d’îlots de chaleur et de pollution atmosphérique.
« Le meilleur moment pour planter un arbre, c’est il y a 40 ans ».
Mathieu Caron
Bien que M. Caron insiste sur la nécessité de poursuivre l’augmentation de la canopée, notamment dans les quartiers centraux de Québec qui « tirent de l’arrière » dans ce dossier, il salue les efforts de l’administration Marchand en matière de verdissement, notamment à travers le projet des rues conviviales.
« Présentement, dans nos quartiers, quand on refait les rues, quand on modernise la rue, on [la Ville de Québec] saisit souvent l’occasion d’y ajouter des goulots d’étranglement avec des baies de trottoir et des fosses de plantation. Entre autres dans le sud du Vieux-Limoilou, dans la dernière année, c’est magnifique ce qu’ils ont fait dans un endroit qui était particulièrement aride », souligne-t-il en saluant les efforts de verdissement de la Ville.
Emprises – Espaces urbains, qui en est maintenant à sa troisième saison de plantation, mène actuellement une campagne de sociofinancement avec un objectif de 28 000 $, somme qui sera doublée par la Caisse Desjardins de Limoilou.
La campagne de sociofinancement a été lancée la semaine dernière, en parallèle de la finalisation du plus grand chantier de l’histoire de l’OBNL : la plantation de 100 arbres à grand déploiement sur des terrains non-municipaux du quartier Maizerets.
Déjà à mi-chemin de son objectif en moins de cinq jours, Mathieu Caron remercie les citoyens qui ont déjà contribué et rappelle que les plus grands projets de plantation d’arbres de l’organisme s’en viennent. Il insiste aussi sur le fait que le nombre de dons est aussi important que leur montant, puisqu’ils servent de levier pour aller chercher du financement supplémentaire.
« Chaque don est un vote. »
« L’argent récolté permettra de soutenir de façon directe les actions de reboisement de notre organisme – avec au premier chef la plantation d’arbres filtrants dans les quartiers Basse-Ville-Limoilou-Vanier, les plus exposés à une mauvaise qualité de l’air. 100% des sous amassés vont dans la canopée filtrant les poussières en suspension et les particules fines ! », rappelle Mathieu Caron.
La campagne de sociofinancement d’Emprises – Espaces urbains se poursuit jusqu’au 20 juin. Les fonds amassés serviront à couvrir les frais fixes liés aux activités de plantation. Pour les citoyens, c’est une occasion concrète de participer au verdissement de leur quartier — un arbre à la fois !
Pour faire un don ou en savoir plus sur les services de l’organisme, cliquez ici.
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