Hier soir, au Grizzly Fuzz, avait lieu une soirée tout en contraste, entre la douceur de Cornelia Murr et l’énergie libre de Papooz.
Par Juliet Nicolas
Cornelia Murr, une douceur qui s’impose
Cornelia Murr, autrice-compositrice-interprète originaire de Los Angeles, ouvre la soirée tout en retenue. Sa voix s’élève sans forcer. Entre pop atmosphérique et indie folk, elle déploie une mélancolie subtile. Les spectateurs se laissent happer sans effort, bercés par l’élégance de ses compositions. Sans oublier à ses côtés Henry, son flûtiste et saxophoniste, au jeu instinctif.

Papooz, l’art du contraste
Puis Papooz entre en scène. Ulysse Cottin et Armand Penicaut et leurs musiciens cultivent ce mélange singulier entre prestance maîtrisée et décontraction absolue. Look de premiers de la classe en pleine rébellion douce, leur pop anglo-française oscille entre ballades et éclats plus rythmés. Les morceaux s’enchaînent sans forcer, construisant une tension minimale mais efficace.
Groove et insouciance
Depuis leurs débuts en 2015 avec Ann Wants to Dance, Papooz cultive une pop insouciante et élégante, quelque part entre folk et groove psychédélique. Trois albums plus tard, leur univers reste intact, mais toujours en mouvement.
Leur dernier album Resonate sorti en 2023 garde ce fil conducteur : des morceaux simples mais ciselés, aux mélodies qui s’infiltrent sans prévenir. Hier soir, cette essence était bien là. Sans artifices, sans démonstration forcée.
Improvisation et spontanéité
Moment inattendu : un des musiciens repère quelqu’un dans le public et l’invite sur scène. Quelques questions pour guider l’inspiration, et aussitôt, une mélodie prend forme au synthétiseur, des paroles émergent. Pas de plan précis, juste l’instant. L’échange est un peu hésitant, quelques ratés de compréhension, mais ça ajoute au charme—amusant, vivant, imprévu.
Puis quand Ulysse Cottin, entre deux morceaux, lâche un « Québec libre » avec un sourire complice, l’effet ne se fait pas attendre—une salle qui réagit au quart de tour, portée par ce clin d’œil bien senti.
Une soirée sans artifices, marquée par l’énergie brute et la liberté du moment.

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